C'est exact.
J'avais monté un labo dans une mansarde et j'ai un jour fait sauter mon appareil à hydrogène, imparfaitement étanche à l'air.
M. Billet, droguiste et chimiste diplômé tenait le magasin avec sa fille. Comme ma grand mère avait tenu un commerce au 56 rue de Laeken, avant que ne s'y installe le comptoir des montres suisses, elle connaissait tous les commerçants du quartier, lesquels me connaissaient en retour depuis ma naissance.
De ce fait, M. Billet acceptait de me vendre absolument tout et sa droguerie était bien plus qu'un magasin de produits d'entretien. Il avait en stock tous les acides et toutes les bases et des centaines de sels des éléments les plus divers. En plus il vendait de la verrerie de laboratoire.
C'est ainsi qu'à 12 ans, j'ai pu acheter 100g de cyanure de potassium. Entre autres. Je produisais aussi du chlore et des oxydes d'azote. J'aime d'ailleurs beaucoup l'odeur du NO2. De quoi faire hurler les catastrophistes contemporains pour qui tout est danger.
A noter qu'aucun des habitants de l'immeuble, qui étaient au courant de mes activités de petit chimiste, n'a jamais trouvé quelque choses à y redire. Autre époque vraiment que l'on ne peut que regretter.