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Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 22:03
par bnicolas1987
J'ai vu ça sur internet il y a une demi heure, c'est une tragédie, j'espère que les biens culturels qui y sont conservés seront épargnés. Je m'inquiète pour les vitraux, pas sur que le plomb supporte cette fournaise.

C'est dommage, je n'ai pas eu l'occasion de visiter l'édifice, j'espère qu'il sera sauvé et remis en état, même si cela doit prendre quelques années.

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 22:40
par Didier
Rodolphe a écrit:
Rockandrail a écrit:
Si la voûte a tenu bon, on peut espérer que l'intérieur n'ait pas trop souffert.


Hélas c'est peu probable...

Rodolphe



En effet, le Grand Orgue est en feu ; on craint pour une tour maintenant — autant dire tout le bâtiment.
Je n'ose pas penser à l'état des vitraux, de la rosace, des œuvres d'arts...

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 22:43
par Didier
Comme prévisible :

Image


La rosace Sud avait été offerte par Saint Louis en 1250...

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 22:52
par Le Basque

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 23:00
par Didier
Les pompiers disent maintenant que la structure est préservée. Dans quel état... c'est une autre histoire. Mais le pire du pire semble évité.

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 15 Avr 2019, 23:09
par Le Basque
Espérons.

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 16 Avr 2019, 09:48
par bernard21
Didier a écrit:Comme prévisible :

La rosace Sud avait été offerte par Saint Louis en 1250...



Tout n'était plus tout à fait dans l'état d'origine ni d'ailleurs complètement détruit aujourd'hui, d'après ce qu'on peut déjà lire dans la presse :https://www.ouest-france.fr/faits-divers/incendie/incendie-de-notre-dame-de-paris/incendie-notre-dame-de-paris-ce-qui-est-detruit-ce-qui-est-sauve-6311738

Petite consolation, on pourra toujours les regarder là :http://www.mesvitrauxfavoris.fr/paris%20notre%20dame.htm

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 16 Avr 2019, 09:52
par tyrphon
Didier a écrit:Comme prévisible :

Image


La rosace Sud avait été offerte par Saint Louis en 1250...


Voila un exemple de tweet idiot, du style "je ne sais rien, mais je dirai tout".
Les ouvertures rondes béantes vues sur les vidéos donnaient sur la charpente, au-dessus de la voute, et n'avaient pas de vitraux. Aux dernières nouvelles, la voute a tenu, sauf à l'endroit où la flèche l'a transpercée. Les verrières ont probablement beaucoup souffert , mais on ne peut pas affirmer à l'heure actuelle qu'elles sont détruites.

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 16 Avr 2019, 10:02
par Didier
En effet :

« De ce que j'ai pu voir, les vitraux n'avaient pas été touchés, les trois belles roses qui datent des 12e et 13e siècle étaient encore là », explique sur BFM Paris André Finot, porte-parole de la cathédrale, qui a pu pénétrer dans la nef durant la nuit.

Seuls des vitraux du XIXème, d'un bien moindre intérêt, sont endommagés ou détruits.

Apparemment le grand orgue n'est pas détruit non plus, juste endommagé par l'eau et la pression.

Cela dit :
tyrphon a écrit:Voila un exemple de tweet idiot, du style "je ne sais rien, mais je dirai tout".
Les ouvertures rondes béantes vues sur les vidéos donnaient sur la charpente, au-dessus de la voute, et n'avaient pas de vitraux. Aux dernières nouvelles, la voute a tenu, sauf à l'endroit où la flèche l'a transpercée. Les verrières ont probablement beaucoup souffert , mais on ne peut pas affirmer à l'heure actuelle qu'elles sont détruites.


Il ne s'agissait pas là de confondre les roses de pierre et celles avec vitrail ; et la provenance du tweet est généralement sérieuse. Quand on en était hier soir à craindre l'effondrement d'une tour et de la structure, il y avait de quoi croire le pire.

Des bêtises, depuis hier soir et sur toutes les antennes, on en a entendu bien d'autres, et autrement plus consternantes.

Pour autant : dont acte (et avec soulagement !).
J'allais l'écrire ici avant même de prendre connaissance des messages précédents.

Re: Notre-Dame en feu...

MessagePosté: 16 Avr 2019, 10:19
par Didier
P.S.

Tant qu'à citer Dysney Hugo, convoqué depuis hier pour de si mauvaises raisons, autant bien choisir :

« Les grands édifices, comme les grandes montagnes, sont l’ouvrage des siècles. Souvent l’art se transforme qu’ils pendent encore ; pendent opera interrupta * ; ils se continuent paisiblement selon l’art transformé. L’art nouveau prend le monument où il le trouve, s’y incruste, se l’assimile, le développe à sa fantaisie et l’achève s’il peut. La chose s’accomplit sans trouble, sans effort, sans réaction, suivant une loi naturelle et tranquille. C’est une greffe qui survient, une sève qui circule, une végétation qui reprend. Certes, il y a matière à bien gros livres, et souvent histoire universelle de l’humanité, dans ces soudures successives de plusieurs arts à plusieurs hauteurs sur le même monument. L’homme, l’artiste, l’individu s’effacent sur ces grandes masses sans nom d’auteur ; l’intelligence humaine s’y résume et s’y totalise. Le temps est l’architecte, le peuple est le maçon. [je souligne)

À n’envisager ici que l’architecture européenne chrétienne, cette sœur puînée des grandes maçonneries de l’Orient, elle apparaît aux yeux comme une immense formation divisée en trois zones bien tranchées qui se superposent : la zone romane, la zone gothique, la zone de la renaissance, que nous appellerions volontiers gréco-romaine. La couche romane, qui est la plus ancienne et la plus profonde, est occupée par le plein cintre, qui reparaît porté par la colonne grecque dans la couche moderne et supérieure de la renaissance. L’ogive est entre deux. Les édifices qui appartiennent exclusivement à l’une de ces trois couches sont parfaitement distincts, uns et complets. C’est l’abbaye de Jumièges, c’est la cathédrale de Reims, c’est Sainte-Croix d’Orléans. Mais les trois zones se mêlent et s’amalgament par les bords, comme les couleurs dans le spectre solaire. De là les monuments complexes, les édifices de nuance et de transition. L’un est roman par les pieds, gothique au milieu, gréco-romain par la tête. C’est qu’on a mis six cents ans à le bâtir. Cette variété est rare. Le donjon d’Étampes en est un échantillon. Mais les monuments de deux formations sont plus fréquents. C’est Notre-Dame de Paris, édifice ogival, qui s’enfonce par ses premiers piliers dans cette zone romane où sont plongés le portail de Saint-Denis et la nef de Saint-Germain-des-Prés. C’est la charmante salle capitulaire demi-gothique de Bocherville à laquelle la couche romane vient jusqu’à mi-corps. C’est la cathédrale de Rouen qui serait entièrement gothique si elle ne baignait pas l’extrémité de sa flèche centrale dans la zone de la Renaissance. »

« Les plus grands produits de l'architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales ; plutôt l'enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie ; le dépôt que laisse une nation ; les entassements que font les siècles [idem]»

Notre-Dame de Paris

* citation de Virgile