Il faut relire l'introduction de Bruxelbourg. Les CFBB ont concédé l'exploitation de leur réseau à la DB. La signalisation est donc en relation.
Pour mémoire:
Le réseau des CFBBBruxelbourg, capitale de la principauté, se situe à peu près au centre d’un territoire d’environ 3000 km². Le sud du pays est industriel alors que le nord, plus rural, abrite la deuxième ville du pays, la susnommée Linkebourg.
L’idée première sous-jacente à la construction du réseau des CFBB était de relier Bruxelbourg à Linkebourg et, au-delà, par une patte d’oie à quatre branches, de se connecter aux quatre réseaux voisins (DB, SNCF, NS, SNCB).
Très vite, une question essentielle s’est posée : le Bruxelbourg allait-il développer sa propre compagnie de chemins de fers ou concéder la desserte de son territoire à l’une des compagnies voisines ? Avec le bon sens qui les caractérise, les Bruxelbourgeois unis derrière leur prince optèrent pour la deuxième solution : concéder à une compagnie voisine tout en créant une filiale locale adaptée au pays : la CFBB.
Comme l’entrée de la ligne de chemins de fers sur le territoire se ferait par le nord, par Linkebourg, il fut d’un commun accord décidé de proposer la concession à la DB qui l’accepta. C’est pourquoi les chemins de fer Bruxelbourgeois utilisent les normes, la signalisation, et le type d’installations des chemins de fer allemands. La grande majorité du matériel qui y circule est également immatriculé à la DB, mais, pour peu qu’elles s’adaptent aux normes de circulation allemandes, les autres compagnies voisines sont reçues en gare de Bruxelbourg Central.
L’électrificationEn 1954, devant le déclin prévisible de l’exploitation du charbon, et toujours soucieux de modernité, les CFBB étudièrent la possibilité d’électrifier le réseau. Deux options se présentaient à nouveau : développer son propre système ou utiliser celui de l’un des pays voisin. La logique voulait que l’on optât pour le système allemand, en 15KV 16Hz 2/3 alternatif. En même temps, le choix d’un système en courant continu semblait un peu dépassé techniquement.
Toutefois, par souci d’équité et afin d’entretenir la bonne entente avec ses deux principaux voisins, le prince Pierre XXV fit appel conjointement à l’Allemagne et à la France pour qu’elles proposent toutes deux une offre de mise en service.
Dans les 8 jours qui suivirent, la DB fit offre pour une électrification à ses normes en 3 mois, dans la ligne budgétaire qu’avait fixée la CFBB.
La France de son côté fit savoir qu’elle nommait une commission composée de deux Enarques, un polytechnicien et trois syndicalistes chargés d’étudier le dossier. Par égard pour l’amitié Franco-Bruxelbourgeoise, la CFBB attendit le rapport de la commission.
Celui-ci fut remis deux ans plus tard. Ayant analysé l’oro-hydrogaphie du sud Bruxelbourg, le rapport concluait à la possibilité de construire une centrale nucléaire à fusion, dont les projets d’étude étaient à l’ordre du jour, en même temps qu’un barrage sur le Schievebeek, petite rivière paisible coulant au sud au nord du pays. L’énergie produite par la centrale servirait à alimenter des pompes qui rempliraient le barrage. Une fois rempli, celui-ci, par conduite forcée, activerait des alternateurs produisant un courant alternatif triphasé de 50KV. Transformé en 1500V et redressé, ce courant à son tour ferait tourner des dynamos avec lesquelles on alimenterait un alternateur situé sous la gare centrale de Bruxelbourg, qu’il faudrait démolir et reconstruire à cet effet. Ce dernier alternateur produirait à son tour du 25 KV monophasé 50 Hz permettant d’alimenter les nouvelles locomotives mises en service à la SNCF.
Tout devait être, en principe, mis en place dans un délai de 20 ans. Le coût, environ 50 fois supérieur à la proposition de la DB, était justifié par l’innovation du projet.
Malheureusement, une grève préventive appelée à l’initiative des 3 syndicalistes de la commission, afin d’obtenir une augmentation des salaires des personnels exploitant le barrage, bloqua immédiatement la mise en place des études préliminaires. Des voix tentèrent bien de faire remarquer que, le barrage n’existant pas encore, le statut et la grille de salaires des exploitants n’avaient pas encore été fixés. Mais la réponse syndicale fut que la lutte concernait la défense de l’ensemble des salariés passés, présents et à venir.
A l’unanimité moins la voix Schieve-Lavabienne, et malgré l’indéniable audace du projet français, le projet de la DB fut retenu et le réseau fut électrifié en 15KV 16Hz 2/3. Et c’est ainsi que le 31 mars 1957, la première locomotive électrique, une E52, ancienne bavaroise, faisait son entrée triomphale à Bruxelbourg Central après avoir marqué l’arrêt à Linkebourg, sous les quolibets Shieve-Lavabiens.
Depuis, le pays et la CFBB coulent des jours paisibles. Il est seulement régulièrement question de céder le pays Schieve-Lavabien aux Néerlandais, mais ceux-ci, en sages pragmatiques, le refusent obstinément. Comme on dit en néerlandais : iedereen zijn poep !