Sans prétention, et comme ça a été suggéré, un premier retour d'expérience, de la part d'un débutant.
Aborder l'aérographe n'est pas évident, je crois que beaucoup hésitent, et on peut le comprendre. Après avoir fait mes premières armes au pinceau et à la terre à décor (wagons, locotracteurs, locos diesel), je me suis donc lancé avec l'aérographe... sur une vapeur.
Mes premiers retours :
- j'ai commencé avec un aérographe "no name", acquis pour 30 ou 40 € il y a bien des années, et dont je ne m'étais jamais servi. Cela semble raisonnable a priori de commencer "petit", en fait ça ne l'est pas. C'est déjà assez difficile de maîtriser tous les aspects quand on débute (peinture, dilution, maniement de l'engin en couplant pression, peinture, distance...) ; si en plus l'engin est imprécis, crachotte pour un oui ou un non, et doit être péniblement démonté à chaque passe... on a toutes les chances de se décourager. Après une petite recherche sur le Net, je suis tombé sur ce
site, que j'ai trouvé très clair, et très intéressant (le lien ne mène pas à l'accueil, mais directement sur un "tuto" de base). Le gars s'occupe de figurines, il propose aussi des formations, mais son site est bien suffisant pour commencer. Et j'en ai conclu qu'il valait mieux investir dans un bon matos, dès le départ, justement pour bien commencer et éviter de décrocher (mais c'est cher !). En l'occurrence j'ai chois un Iwata, et j'en suis enchanté : le jour et la nuit avec ce que j'avais au départ. Je dois à ce changement de trouver de plus en plus de plaisir à l'usage d'un aérographe. Également : penser à un compresseur avec caisson. Pas beaucoup plus cher et tellement plus régulier !
- Pour limiter la casse avec le couplage pression / peinture sur un aérographe double action (indispensable), il suffit de jouer sur un pas de vis qui est à l'arrière de l'aérographe pour limiter la course du côté quantité de peinture : ainsi on évite les fluctuations hasardeuses ou le coup de doigt désastreux, on limite les combinaisons d'action dans un premier temps, on se sécurise. Il suffit d'être patient et de passer plus de couches, ce qui n'est pas non plus une mauvaise idée pour un rendu le plus fin possible !
- Il faut s'entraîner sur des feuilles de papier à faire des halos, des traits plus ou moins fins, etc. pour bien connaître son engin. Ensuite on peut passer sur une vieille carcasse...
- Il faut se mettre en place une sorte de petit protocole : au début c'est très utile, car il est facile de louper une marche... et de s'en rendre compte trop tard ! C'est un des inconvénients de l'aérographe : on peut corriger, mais pas trop, et ça va vite poser des problèmes en cascade. Pour ceux qui connaissent un peu la peinture (pas mon cas, mais celui de mon épouse) : c'est comme l'aquarelle par rapport à l'huile : peinture à l'huile on peut reprendre tant qu'on veut ou presque (les fameux "repentirs"), à l'aquarelle, c'est fait... c'est fait ! c'est un peu ça avec l'aérographe.
Exemple de protocole tout bête :
- mettre la peinture dans le godet (pipette !)
- pulser l'air sans peinture, puis avec la peinture sur une feuille blanche pour voir
- pulser l'air sans peinture, puis la peinture en dehors de la cible d'abord, à côté ou au-dessus, puis attaquer la surface choisie
- ne pas hésiter à être un peu trop loin dans un premier temps ! On affine ensuite, prudemment.
- ne jamais traîner sur un endroit, multiplier les passes dans différents axes.
- ne pas se faire avoir par le fait que la couleur, surtout certaines, ne ressort pas de suite, comme au pinceau : attention aux surprises au séchage ! Là encore : on y va progressif, molo-molo...
- à la fin purger le godet, y mettre un peu diluant, purger, un peu de cleaner, purge (dans le bocal prévu à cet effet.
Tout cela devient vite une habitude qui protège des erreurs.
Le site indiqué (et d'autres, bien sûr) explique tout cela et bien plus.
Ce sont là les informations qui m'ont été le plus utiles au départ, et dont l'oubli ou la mauvaise prise en compte ont été aussitôt sanctionnées...
Cela dit,
bis repetita, sans prétention aucune, il va de soi !
Ah, oui : prévoir un masque sérieux, et une cabine de peinture !
Au départ j'ai voulu faire sans, pour voir.... j'ai vite compris.
Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. (La Rochefoucauld)