Forum Train

à quand la même chose en Belgique ???

Merci pour cette visite de voies bientôt oubliées. A voir les graffitis sur les murs, il doit y avoir de sacrées promotions sur les bombes de peintures ! Cordialement. Bruno L

Deux petits compléments:

Un peu en amont de l'endroit où l'embranchement se détache du faisceau principal, à l'ouest de la halle aux marchandises, il reste encore un abri antiaérien.



Impossible de le photographier mieux à cause des grillages anti-artistes

Et non loin de là, à l'angle du pont ferroviaire surplombant le boulevard de Verdun, il reste un souvenir d'une époque révolue:

2ème partie: des Vallées à Colombes

On se souvient de la fin de la balade précédente où l'on voyait dans le lointain, depuis le PN5, la gare des Vallées et, derrière la grille verte, un bâtiment gris occupant l'emplacement de la bifurcation vers Colombes.



C'est de la gare des Vallées même que nous allons reprendre notre périple en direction de la gare de Colombes. Construit en même temps que celui de la gare de Bécon, le BV des Vallées lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Je prends la photo depuis la place de la Gare des Vallées. Le trottoir à ma droite est à Bois-Colombes, le BV est à la Garenne-Colombes. Les immeubles à l'arrière plan sont à Colombes.



En regardant légèrement sur la gauche, on voit l'entrée du souterrain qui passe sous les voies et permet de gagner la quai direction Paris ainsi que le parking situé derrière la gare. Ce souterrain a remplacé à la fin des années 80 le premier tronçon d'une passerelle dont le deuxième tronçon enjambe toujours la tranchée des voies "vapeurs" située 20m en arrière de la gare.



Un mot sur cette appellation de voies "vapeurs". Tout le réseau de proche banlieue St-Lazare a été électrifié dès 1936 en 750V continu avec prise par troisième rail. De la gare St-Lazare à la gare d'Asnières, deux faisceaux parallèles couraient avec, à gauche le faisceau électrique et à droite le faisceau vapeur des grandes lignes. Entre les gares d'Asnières et de Bois-Colombes, le faisceau grandes lignes se divise en deux. L'un court nord par Colombes et Argenteuil en direction de Pontoise, Gisors et Dieppe. L'autre court ouest, évite les gares de bécon et des Vallées et rejoint le faisceau électrique en amont de la gare de la Garenne-Colombes (appelée à l'époque, La Garenne-Bezons), en direction de Rouen, Caen, le Havre et Cherbourg.
Il est resté de tradition longtemps après la fin de la vapeur d'appeler ce tronçon ouest "les voies vapeurs".

Remontant du souterrain sur le quai "Paris", nous franchissons un petit portillon qui nous amène sur un parking. De là, nous voyons très bien la passerelle qui enjambe la tranchée "vapeurs" et redescend rue des Vallées à Colombes. Le BV des Vallées est dans mon dos.



Nous n'allons pas franchir cette passerelle car nous sommes en situation pour reprendre notre balade. Nous marchons jusqu'à l'extrémité du parking et faisons demi-tour. Nous voyons à notre gauche la ligne Paris-Nanterre et nous distinguons entre les poteaux caténaires le toit du BV des Vallées et, au pied du bloc d'immeubles au fond, le toit de la passerelle vers Colombes. Ce parking que nous voyons se trouve à l'emplacement de la gare aux marchandises des Vallées. Car toutes ces petites gares de banlieue avaient leur halle et leur faisceau de débord.



Pivotant à nouveau à 180°, nous nous trouvons face au bâtiment gris que l'on voyait derrière la grille verte de la première photo. Il s'agit d'une école maternelle. Le cheminement piéton face à nous est construit sur la plateforme de l'embranchement qui venait du PN5.



Pivotant encore de 90° vers la gauche, la route que nous voyons occupe l'emplacement de la plateforme qui grimpe pour atteindre le niveau du pont enjambant les voies vapeurs.



Empruntons cette route pour gagner le pont. Nous y découvrons une bonne vue sur la tranchée vapeurs en direction de Paris.



Il s'agit bien d'en embranchement "grandes lignes" car à peine la photo prise, passe, tracté par une BB17000 IDF un TER Haute Normandie à la livrée... euh...moderne.

De l'autre côté du pont, la tranchée se dirige vers la Garenne-Colombes. On aperçoit la passerelle des Vallées. En franchissant cette tranchée, nous entrons à Colombes.



Du pont sur la tranchée vapeurs, la plateforme de notre embranchement militaire gardait son niveau pour enjamber quelques mètres plus loin la rue Félix Faure. Lors de la construction du parking, ce pont a été détruit pour permettre d'y construire la voie d'accès au parking. On voit très bien sur la photo suivante la reprise du niveau initial de la plate forme de l'autre côté de la rue.



A partir de cet endroit, l'ancien embranchement a été réaménagé en promenade verte. Il réserve toutefois encore pas mal de surprises comme nous allons le découvrir.
Nous traversons la rue Félix faure et entrons dans la promenade verte. A première vue, il n'y a plus trace de chemin de fer. Et pourtant...ce cheminement ressemble bougrement à des traverses.



Et là, à gauche, dans l'herbe...



Oui, c'est bien un rail.

Et là encore, un peu plus loin: il n'y a plus de doute.



On dirait bien même qu'il y en a deux, des rails:



Seulement deux?



Et là, d'un seul coup, tout s'explique: cette portion de l'embranchement n'a pas été déferrée. Les deux voies parallèles sont là. L'entrevoie a été remblayée par de la terre battue au ras des profilés pour faire le cheminement piéton et les voies elles mêmes ont été remblayées et plantées d'herbe. Les rails servent à maintenir la terre.



Tout en cheminant, nous sommes passés au dessus de la rue des Lilas et insensiblement, la plateforme s'est mise à descendre pour arriver à niveau de la rue des Monts clairs que nous apercevons au bout de la ligne droite.


La suite bientôt

A niveau de la rue des Monts Clairs, la maison du garde-barrière est toujours là et en parfait état:





Nous nous engageons dans la suite de la promenade verte, entre la rue des Monts Clairs et la gare de Colombes, et là, surprise!



Avec la volonté évidente d'évoquer le passé ferroviaire du lieu, deux wagons repeints comme des sous neufs sont installés, sur les rails.



La plateforme est très étroite à cet endroit et il ne m'est pas possible de prendre une vue complète de face des flancs. Je prends donc plusieurs photos de détails. Les connaisseurs reconnaîtront sans doute ce matériel qui ne possède plus aucun marquage.

Quelques pas plus loin, repeint à neuf également, un levier d'aiguille à crans..:



...Et son mécanisme. L'aiguille est toujours en place, recouverte par la végétation:





Un peu plus loin, sur l'autre voie, une autre aiguille:



et un levier à serrure:



Un autre du type Bourré et, confirmation de la volonté didactique du lieu, un panneau explicatif à destination des promeneurs. Ce que les photos ne montrent pas, c'est le calme, les senteurs de fleurs et les chants d'oiseau de ce lieu improbable.

Ouaaaaaah !


Pas assez d'explétifs...

bob

Petit à petit, la plateforme poursuit sa pente descendante pour s'inscrire dans une tranchée qui s'approfondit. Il y a manifestement longtemps que plus aucun train n'a emprunté ces voies...





Au droit du pont sous la rue du Maréchal Joffre, une oeuvre d'art contemporain fraichement terminée:



et sous le pont, nous comprenons pourquoi les trains ne circulent plus: des squatteurs occupent les voies!

Nous avançons toujours. Un petit coup d'oeil en arrière vers le pont sous la rue du Maréchal Joffre.



Et déjà en avant, nous approchons du dernier pont avant la fin de l'embranchement: celui de la rue St-Vincent. Les oeuvres d'art se multiplient.



Sous le pont, nous apercevons le faisceau des voies banlieue vers Colombes alors que passe une rame de VB2N rénovées en livrée transilien. Notre embranchement virait à gauche après le pont pour aller se raccorder au faisceau.



Une passerelle de bois va nous permettre de gagner le niveau de la rue St-Vincent où se termine la promenade. Sur la droite, nous découvrons un reste de petit tiroir avec un heurtoir ancien très dégradé.





Sur notre droite, le faisceau vers la gare de Colombes dont nous apercevons au loin le quai central.



Voilà. Nous avons joint Bécon les Bruyères à Colombes. Je vais maintenant refaire le parcours en sens inverse jusqu'au parking de la gare des Vallées, point de départ de la troisième partie de notre balade.