L'idée de départ était de fournir des documents photographiques à un intervenant du forum Yahoo "South of the Border" dont je fais partie: un forum spécialisé sur le monde ferroviaire au sud et sud-est des USA, allant du Mexique à la Patagonie et englobant la zone Caraïbe. Cet intervenant souhaite en effet reproduire un des anciens réseaux sucriers des Antilles françaises, et j'ai profité d'un stand-by de 3 jours à Pointe à Pitre pour ce faire.
Un peu d'Histoire: un réseau sucrier assez étendu a existé en Guadeloupe jusqu'en 1988, année où la région a massivement souffert du cyclone Hugo. Le réseau ferroviaire s'étendait sur toute la partie nord-ouest de Grande Terre, la partie nord et relativement plate de l'île. Après les dégâts occasionnés par Hugo le réseau a été considéré comme économiquement non réhabilitable. Même son barycentre, la centrale sucrière de Beauport, a été alors abandonnée.
Il y a quelques années, une lueur s'est remise à briller: un musée s'est créé sur les lieux de l'ancienne centrale et environ 4 km de voie ont été re-posés sur la plateforme d'une des anciennes branches de ce réseau. Seul problème, la nouvelle ligne est à voie métrique, rendant inutilisable l'ancien matériel roulant consistant en des locos à 3 essieux Caterpillar, des wagons de canne à deux essieux et des wagons plats à bogies de type Archbar, donnant à ce réseau un look américain certain si on oublie l'attelage de type européen. En effet ce matériel roulait sur une voie à l'étrange écartement de 1.20 m. Alors que dans la Martinique voisine utilisait de la voie non moins étrange de 1.10M.... Peut-être pour éviter que des commandos débarquent la nuit de l'île concurrente pour piquer le matos?
Au contraire, le nouveau matos, à voie métrique donc et réalisé par l'entreprise tourangelle Socofer, est donc 100% français. Du matos 2-essieux seulement, tant le locotracteur que les baladeuses.
Ci-dessous quelques vues de ces installations, avec un peu de "grass running" pour la circonstance, bien sympathique même si on est très loin de ma ligne préférée absolue du Yucatan dont nous avions eu l’occasion de parler dans ces mêmes colonnes il y a quelques années.
N’joy !
Domi