Matthieu a écrit:... Non, on préfère se focaliser sur le statut qui serait l'objet de tous les maux...
Perso, le seul hic de ce statut me semble être l'emploi à vie et donc l'impossibilité d'ajuster les effectifs en cas de baisse d'activité. C'était d'ailleurs la raison qui a prévalue à un statut de droit privé pour l'Etablissement Français du Sang (EFS) et donc ses nouvelles recrues : la simple mise à disposition d'un substitut, même temporaire, de globules rouges pour le transport de l'oxygène rendra inutile du jour au lendemain la moitié du personnel de prélèvement, soit plusieurs milliers d'individus (et le matériel ad hoc). Impossible donc de continuer avec des fonctionnaires hospitaliers. Je dis bien : de continuer.
Pour le béotien que je suis, la diversification entreprise par la SNCF (transports par bus, par camions ...) n'est-elle pas aussi la conséquence de cette masse incompressible de personnel qu'il faudra bien employer jusqu'à leur retraite, même si le périmètre du rail continue à se restreindre ? Perso, je pense qu'en situation de crise, il faut se recentrer sur son cœur de métier et y consacrer l'ensemble de ses moyens humains, matériels et financiers (qui trop embrasse, mal étreint). Cela éviterait aussi des conflits d'intérêt entre les filiales et la maison-mère et mettrait les décideurs devant leurs responsabilités ...
Concernant la dette et son origine, l'important me semble être là également de stopper définitivement le processus qui l'a généré. A l'image de l'EFS dont le budget, obligatoirement à l'équilibre, est voté par l'Assemblée Nationale 1 fois par an, sans rallonge d'aucune sorte en cours d'exercice : toute vélléité de l'Etat ou de ses différents représentants (quel qu'en soit le bien-fondé) qui excéderait ce qui apparaît nécessaire et raisonnable doit être discuté publiquement et - surtout - abondé en séance. Ben, ça a été vite réglé : adieu les réalisations de prestige et autres caprices de baronnies, ainsi que l'instrumentalisation de tout ou partie du dispositif pour un objet autre que le sien.
Négocier l'abandon de l'emploi à vie pour les nouveaux arrivants contre le recentrage et la pérennisation du rail (et même son développement, soyons fous) et la non-immixtion de l'Etat dans les décisions structurantes de la boîte, voilà un deal qui me paraît intelligent et jouable. Car je suis absolument certain que les cheminots aiment leur métier, tout comme les personnels de transfusion, le leur.
Quant aux voyages gratuits de tout poil, ce ne sont que des avantages en nature qui doivent être déclarés comme tels s'ils sont actionnés (idem pour la réduction de 90% de la facture d'électricité pour les EDF, etc...). Ce sont précisément ces broutilles qui sont utilisées par les politiques et les media pour dresser les français les uns contre les autres. Et ça marche au delà de leurs espérances ...