Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar Rockandrail
27 Sep 2020, 19:54

Le problème posé par les "élites" n'est pas l'école d'où elles sortent mais le fait qu'elles aient fait sécession d'avec le "peuple" qu'elles ont pour mission d'administrer.

Sécession culturelle, sécession géographique. Lire à ce sujet le nouveau livre de Pierre Vermeren 'On a cassé la République".
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar BURLINGTON
27 Sep 2020, 20:02

On est bien d'accord. D'où sur le fait qu'elles aillent un peu sur le terrain.
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
27 Sep 2020, 21:28

‘‘Un énarque parisien en vacances dans les Alpilles se lance dans une randonnée et croise un troupeau de moutons avec son berger lors de la tranhumance.
Ils discutent de tout et de rien et sur la proposition parisien en vacances dans les Alpilles en viennent à faire un pari: Le parisien parie qu'il peux donner en
moins de 10 secondes le nombres exact de moutons que contient le troupeau. Le
berger tient le pari en promettant au touriste de lui laisser un mouton s'il
gagne le pari.
Le parisien lance; "Il y en a 456!"
"- Incroyable répond le berger, c'est tout à fait ça. Bravo,vous pouvez
choisir votre mouton"
Le parisien met son mouton sur les épaules et s'apprête à partir lorsque le
berger le hèle:
- Attendez! Je vous propose un "Quitte ou double"' : si je devine votre
métier, vous me rendez mon mouton, sinon, vous partirez avec 2 moutons...
- Hé hé TENU, répond le parisien
- Vous êtes énarque et vous travaillez au Conseil d’Etat ! lui sort le berger
- Ça alors, comment avez-vous fait? Ca n'est pas marqué sur ma figure...
Et le berger lui répond:
- Exact, mais vous avez embarqué mon chien au lieu d'un mouton...’’

:yin :yin :yin

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
27 Sep 2020, 21:32

Rockandrail a écrit:Le problème posé par les "élites" n'est pas l'école d'où elles sortent mais le fait qu'elles aient fait sécession d'avec le "peuple" qu'elles ont pour mission d'administrer.

Sécession culturelle, sécession géographique. Lire à ce sujet le nouveau livre de Pierre Vermeren 'On a cassé la République".


M’a l’air bien, ce bouquin. M’en vais le commander dès demain à la librairie de mon quartier.. :)

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar bernard21
28 Sep 2020, 09:25

BURLINGTON a écrit:A mon avis l'ENA ne sera jamais supprimée. Elle changera de nom.Il y a aura toujours besoin de hauts fonctionnaires. Avant l'ENA, ces fonctionnaires étaient recrutés dans d'autres écoles de haut niveau.
Par contre ces élites auraient certainement besoin, dans leur formation, de passer du temps sur le terrain.


Je partage assez bien cet avis, quitte à mettre un "bémol" à la dernière remarque.

Car, les "énarques" répondent en général au reproche, en disant qu'ils passent déjà une bonne partie de leurs 7 à 8 années d'études ailleurs que sur des bancs d'école.

Il est vrai qu'ils sont presque tous "gradués" niveau "master", et ont presque toujours réalisé leur M2 en alternance au sein d'une institution ou entreprise publique.

Et, comme ils passent finalement les deux tiers de leur deux ans à l'ENA, dans une ambassade à l'étranger et une Préfecture en France, on ne peut pas vraiment dire qu'ils ne connaissent rien aux réalités du monde.

Ils en savent, en tout cas, davantage de ce point de vue qu'un maître de conférences ou un professeur à l'université qui, bien souvent, ne franchit guère les portes du campus, de toute sa carrière, alors qu'il est chargé d'enseigner le "monde" à ses étudiants, futurs "élites" du pays...

Cela étant, ce qui peut interroger, est le fait que les trois quart d'entre eux sont "passés par Sciences Po" pour préparer leur réussite au concours d'entrée, mettant un peu à mal l'idée de départ d'une école au recrutement impartial et dont l'accès serait fondé sur le mérite individuel, ôtant en principe tout risque de corporatisme ou de népotisme.

Parce que, finalement, la haute administration se retrouve, comme avant, alimentée par un courant d'enseignement pratiquement unique, comme il en était avant sa création, avec la prééminence de "polytechnique", des "mines" ou de "centrale" dans certains ministères d'importance.

Ce n'est donc plus la « République des ingénieurs » comme avait pu s'en féliciter un temps, Georges Pompidou.

Maintenant, on peut aussi se dire qu'il n'est peut être pas besoin d'être allé "sur le terrain" pour bien juger, que cela soit dans un tribunal administratif ou même au Conseil d'Etat; qu'il n'est pas forcément nécessaire, non plus, d'avoir oeuvré dans une entreprise publique ou une institution de la République, pour vérifier les comptes desdites...

Car, à ce compte-là, tous les fonctionnaires du cadre A devraient en passer par ce biais, eux aussi, avant d'être "opérationnels" dans leurs métiers respectifs.

En clair avoir déja de "l'expérience", avant d'avoir pu en acquérir...

Pas sur que ce soit très facile à réaliser, dans la pratique.

Maintenant, si on veut dire qu'il faudrait déjà avoir fait ses preuves avant de "gouverner", dans un cabinet ministériel ou dans d'autres fonctions plus importantes, cela semble frappé du coin du bon sens.
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar BURLINGTON
28 Sep 2020, 09:50

"Sur le terrain" est une expression pour désigner un emploi, peut être en tant que stagiaire, à un niveau que je qualifierais, sans être péjoratif, de "subalterne". Et si possible pas dans la fonction publique ou assimilé. Ça ne serait que pour éprouver pendant quelques mois la vie de tout un chacun.
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar domi
28 Sep 2020, 10:03

Didier Daurat avait bien compris la nécessité pour les titulaires de jobs ‘‘à haute valeur ajoutée’’ de ne pas rester enfermés dans leur tour d’ivoire. En effet chaque nouveau pilote embauché à l’Aéropostale commençait par passer quelques mois à l’atelier de maintenance, les mains trempées dans le bac à graisse pour aider les mécanos.. Même les plus illustres comme Mermoz, Saint-Ex ou Guillaumet n’y ont pas échappé. Nécessité opérationnelle, savoir effectuer une réparation de fortune avant que les Maures arrivent pour leur couper les coucougnettes, et nécessité sociale aussi. Je suis sans doute un peu utopiste, voire naïf, mais peut-être y aurait-il moins de conflits de classe si de nos jours cette pratique demeurait auprès de d’avantage de décideurs économiques ou politiques.

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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar BURLINGTON
28 Sep 2020, 10:59

C'est pour cela que je pense que les formations par alternance sont les meilleures.
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar bernard21
28 Sep 2020, 12:44

BURLINGTON a écrit:"Sur le terrain" est une expression pour désigner un emploi, peut être en tant que stagiaire, à un niveau que je qualifierais, sans être péjoratif, de "subalterne". Et si possible pas dans la fonction publique ou assimilé. Ça ne serait que pour éprouver pendant quelques mois la vie de tout un chacun.


Bon, à ce stade, le mieux est d'être concret, chacun étant ensuite libre de se faire l'opinion qu'il veut...

Et donc, exemple de "cursus" pour énarque d'une récente promotion (source: ENA):

Au sortir d'un bac de "bonne" série, 4 ans d'université à Sciences Po suivis d'une année en "échange" à l’Université de Science et de Technologie de Hong Kong, pour apprentissage du mandarin et de l'histoire de la Chine et de son "management" d'aujourd'hui.

Puis, retour à Sciences PO pour un Master "Politiques publiques" (filière énergie ), avec au bout de la première année, un stage de 5 mois à l’Ambassade de France à Pékin, au sein du service économique régional de Pekin (en Chine, m'a-t'on précisé), un autre de 6 mois à Enedis (pour les fameux "semestre hors les murs" de sciences po, qui impliquent de faire en plus du mémoire classique, un stage en entreprise et un séjour d'échange universitaire à l'étranger).

Retour à sciences Po pour la dernière année de master, en "filière numérique", puis inscription à la Prépa Concours de Sciences Po, pour "préparer" le concours d'accès à l'ENA.

Ensuite, naturellement, le parcours classique dans cette école, avec de nouveau un minimum de 2 passages "dans la nature".

Pour une autre de la même promo, j'ai même vu que le M2 en alternance s'était fait aux Restaurants du Cœur (en tant, quand même, que "chargée de mission en relations institutionnelles").

Bien sur, tous ces braves petits candidats à l'élite, ne font pas pour l'occasion des tâches "du bas de l'échelle", pas plus que les futurs médecins n'apprennent à changer les lits des malades, ou à nettoyer leurs chambres, durant leur internat, ou les ingénieurs d'aujourd'hui ne sont forcés à travailler sur une "chaîne d'assemblage" au cours de leur "cursus".

Car, dans notre monde moderne, l'apprentissage d'un métier se doit, ici, comme ailleurs, d'être centré avant tout sur les connaissances qu'il sera nécessaire de posséder pour bien l'exercer : c'est une nécessité économique, pour l'administration, comme pour les entreprises, pour qui c'est avant tout le résultat ou la réussite de la mission qui doit compter.

C'est pour çà qu'on a, de tout temps, fait des écoles d'excellence, qu'elles s'appellent Polytechnique, HEC, centrale ou même St Cyr...

Maintenant, penser qu'il faut absolument avoir "vécu la vie de tout un chacun" avant de prendre place parmi 'l'élite", c'est un peu oublier que jusqu'à sa prise de poste l'apprenti "administrateur" (ou ingénieur, ou médecin...) aura quand même "vécu" dans le monde pendant une bonne dizaine d'années, rencontré des gens de toutes sortes, parfois eu du mal à boucler ses fins de mois, etc...

Et, il faut se dire que les 5 à 6000 énarques sortis de l'école depuis 1945 ne font pas tous partie de cette catégorie de "privilégiés" que l'on évoque, en pensant avant tout à ceux qui sont sur le devant de la scène, et donnent un spectacle que l'on est en droit de ne pas apprécier.

Tous les "énarques" ne sortent pas "inspecteurs des finances" ou "conseiller d'état": beaucoup oeuvrent de façon obscure dans nos préfectures et nos ministères, en ne se donnant jamais d'autre ligne de conduite que de servir, comme ils doivent le faire, et comme on leur demande de le faire.

Et, je le répète, un conseiller de tribunal administratif qui n'a en charge que de trancher des litiges survenus entre l'administration et des citoyens, n'a pas vraiment d'utilité à savoir comment "vivent les gens". On ne lui demande que de "dire le droit", en appliquant comme il faut des textes qu'il n'a pas faits, et dont il ne peut de toutes façons, s'écarter pour aucune raison, en particulier qui serait liée à la situation personnelle du justiciable.

Pareil pour "l'administrateur" (civil, en l'occurrence), qui n'a pas à se poser la question de savoir s'il est bien (ou mal) d'appliquer la règle dans telle ou telle circonstance qu'il aurait lui-même "vécue" ou qu'on lui aurait fait vivre au travers de "stages". Comme tout serviteur de l'Etat, Il doit faire, jusqu'au bout, ce pour quoi il est payé, et ne faire en cela aucune différence entre les personnes, quelque motif qu'il s'imagine pouvoir en avoir (c'est écrit dans la Constitution : ..."Egalité").

Et, quelque part, il me semble que c'est heureux...
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Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

Messagepar BURLINGTON
28 Sep 2020, 17:51

Je ne comprends pas bien ta dérive sur l’Égalité.
Ce qu'on reproche aujourd'hui à nos élites c'est d'être déconnecté du tout un chacun et de leurs soucis. Je dis simplement qu'il serait bon qu'ils s'y reconnectent d'une manière ou d'une autre.
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