BURLINGTON a écrit:J'adore le mot "administré". Ça résume tout de l'esprit des fonctionnaires
Il ne leur manque plus que la trique [...].
Je ne savais pas qu'en citant ce malheureux mot
« d'administré », je lui vaudrais autant d'opprobre.
Je n'y voyais qu'un mot
« technique » parmi d'autres, désignant la situation de ceux qui sont
« en rapport avec l'administration », suivant la définition qu'en donnent la plupart des dictionnaires.
Rien à voir donc, dans mon esprit, avec l'arbitraire ou la soumission à qui que ce soit, ni avec un mot du
« passé, inadapté à l’époque moderne », comme on disait déjà en 1664, au temps de la « querelle des anciens et des modernes ».
Je ne cherchais qu'à utiliser un mot juste, dans le sens qui est d'ordinaire le sien, de façon à donner aux choses que je voulais décrire
« une image claire et usuelle [sans égard] aux conventions morales et esthétiques uniformes et confortables », comme on dit à l'académie française.
Car, comme je l'ai déjà fait savoir sur un
« comptoir » d'en face, aucun mot, à mon avis, ne mérite d'être écarté du langage, parce qu'il ferait penser à des choses déplaisantes, irait à l'encontre de l'idée qu'on se fait du monde, ou parce qu'il ne serait plus
« à la mode ».
Je n'aime pas le « proto-français » qu'on affecte de parler aujourd'hui, sur fond de mots aussi banals qu'uniformes, et qui ont souvent besoin de toute une phrase pour être bien compris, comme chez les anglo-saxons.
Pour moi, un
« administré » n'est pas qu'un
« citoyen « , comme on le traduit généralement en anglais, pour qui
« citizen » veut aussi dire être membre d'un pays, habitant d'une ville, ou simple
« civil » …
Le mot a son sens précis qu'on ne peut remplacer par aucun autre, sans risquer d'en dénaturer l'idée , un peu comme le
« délinquant » qui n'a pas à être confondu avec le
« criminel », ou la
« vis » avec le
« boulon », ou
(pour rester dans notre univers d'amateur de chemin de fer), la
« Micheline » avec l'autorail, la
« voie » avec le rail, la TJD » avec
« l'aiguillage »...
La bonne pratique du vocabulaire, gage de la compréhension par l'autre et du sain échange des points de vue, est, pour moi, à ce prix.
Mais, peut-être, est-ce parce que je ne comprends rien au progrès...