Page 125 sur 257

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 02 Mai 2018, 22:03
par cdz183
102 pages ... "excusez-moi, je n'ai pas eu le temps de faire court" ! :mrgreen: Si c'est pas du foutage de gue*le ...

En gros, le principe de précaution, ça consiste à vérifier a priori qu'il n'y a pas de risque immédiat, dans l'état actuel de nos connaissances, puis d'exercer une vigilance sur le processus ou le produit concerné (avec rétro-action), enfin de le ré-évaluer à l'aune de nouvelles connaissances ou d'outils d'analyse inexistants lors de sa mise en oeuvre.

En 3 mots (sic), c'est de la réglementation, de la veille épidémiologique et de la veille scientifique . :coucou:

NB : j'ai bossé 8 ans en vigilance dans une agence sanitaire nationale, 5 ans "en région" (re-sic), 3 ans au siège ... Je me suis cassé en 2016. De l'air !

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 02 Mai 2018, 22:39
par Léonard Demarcq
De toute manière, justifier la hausse des effectifs cadres à la SNCF par la hausse de la technicité de l'entreprise et la prise en compte du principe de précaution me semble plus que douteux.

On parle bien de la même entreprise qui réduit toujours plus les moyens de ses équipes en terme de contrôles de sécurité, politique de fond qui a abouti à l'accident de Brétigny? Coup de bol, comme les moyens de la justice sont également très faibles, le procès n'aura pas lieu avant 10 ans. D'ici là, les responsables seront en retraite.

On parle bien de cette entreprise qui mise tout sur le commercial, avec un succès mitigé, mais qui ne sait plus monter le produit train qu'elle a vendue?

On parle bien de cette grande entreprise technique dont les responsables de terrain connaissent tellement bien leur boulot qu'ils se reposent sur Google pour trouver leurs outils de travail, et se tournent du coup vers une entreprise de modélisme?

Bah oui, parce que figurez vous que quand un type veut peindre un truc en gris orage, bien souvent il se retrouve à demander un devis à Decapod, pareil pour le gars qui veut un portique G3 et son pote qui cherche des bornes de garage franc. Il y a peu, je me suis retrouvé à conseiller une boite allemande de matériel roulant réel pour la peinture de matériel commandé par la SNCF. Cela prouve 2 choses:
1/ Decapod est bien référencé par Google
2/ il n'y a plus personne à la SNCF pour les interlocuteurs techniques.

Alors bordel de merde, l'inflation des qualifs G à la SNCF, c'est pour des postes administratifs, de gestion, commerciaux, de communication, de branlette intellectuelle et de distribution de goodies, mais surtout pas pour des postes techniques.

PS: on m'a effectivement demandé un portique G3 et des bornes de garage franc pour des chantiers RÉELS. Un atelier SNCF m'a effectivement demandé du Gris Orage. Pour la peinture, je me pose d'ailleurs la question de savoir si je dois me mettre en ordre de bataille pour fournir les industriels à qui la SNCF n'est même plus capable de donner le NCS du jaune jonquille, et encore moins de dire où commander les échantillons. Moi je sais: j'ai la doc SNCF!

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 06:56
par cdz183
Impressionnant, mais hélas plausible ... "la réalité dépasse l'affliction" ! :apero:

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 09:39
par Rodolphe
Ce n'est même pas étonnant voire habituel.

L'illustration la plus flagrante ce sont les PDG des très grandes entreprises, jamais ou presque issus du métier car interchangeables.

Je n'aime pas citer l'Allemagne où tout ne va pas bien contrairement à ce que l'on entend en France, mais il faut bien avouer que sur ce point aussi leur culture est différente et à mon sens plus efficace. L'apprentissage est la voie royale et de très nombreux patrons, même s'ils étaient déjà programmés pour diriger, sont issus de cet appentissage. Ça ne fait pas tout, mais j'aime l'idée ! En plus de pas mal d'autres chez eux. Sauf les picots et les roues rouges :mdr2:

Rodolphe

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 11:09
par Didier
De ce point de vue (et de quelques autres), la SNCF n'est jamais que le miroir grossissant de ce qui entraîne le pays par le fond depuis des décennies. Et que chacun ou presque dénonce chez les autres pour mieux le revendiquer pour lui-même. Ensuite, il ne reste plus qu'à hurler après les Pompes Funèbres... tout en adoubant son sémillant VRP :mrgreen:

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 11:40
par SAVAJOL
J'aime aussi cette idée qu'un salarié puisse a force de travail, avec l'expérience acquise, le passage de concours en interne, diriger une entité.
En ce moment, je bosse avec un gars qui ressemble un peu à Bernard Bayle en déroulé de carrière: ce mec a commencé arpète au Landy lors du déclassement des inox 69 en seconde classe, a basculé dans la filiere27 "circulation" sur les postes de paris-nord, à participé à l'élaboration du plan de voie de cette gare pour l'arrivée du TGV nord (seule gare parisienne où on entre et sort intégralement à 60km/h) ainsi qu'à la definition du logiciel Sagittaire, s'est envolé en Corée pour réfléchir au plan de transport de la ligne à grande vitesse sur Séoul. Il est qualif H, pas cadre dirigeant, mais simple cadre, car, je précise que de la Qualif F à H, on est cadre, qu'après, en dehors du tableau d'avancement, on est Cadre Supérieur (avec 2 grades jusque récemment : CS1 et CS2) et qu'au dessus de tout ce monde, il y a les cadres dirigeants issus de grandes écoles en général.
Il "fete" tous les ans un anniversaire : celui du 13 fevrier 1997, date de création de RFF comme le début du commencement de la fin. Ce gars est un puit de science technique et bon vivant; inestimable. Il y en a d'autres comme lui à la direction de la circulation ferroviaire; tous entrain de se demander si ils ne vont pas partir en retraite avant la fin de la réforme ferroviaire et la prochaine réforme de retraite ... On ne peut pas leur reprocher de quitter le navire avec ce qu'ils ont montés et voir comment cela se détruit peu à peu. Ils avaient une force: bosser dans une entreprise intégrée où les services allaient dans le même sens et se comprenaient : issus d'une même culture et d'un esprit cheminot. Le suicide collectif commence avec l'individualisation.

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 12:14
par EC64
J'ai donc fait parti de ces branleurs de l'encadrement qui n'y connaissent rien !
Désolé, mais je ne culpabilise pas....
J'appartiens à une dynastie de cheminots depuis le XIXème siècle, avec des chauffeurs, mécaniciens, chefs de train, gardes barrière, agents d'exploitation, chefs de gare, district, agents d'études etc... tout ces agents se respectaient quel que soit leur grade ou leur fonction et œuvraient pour le service public. Visiblement ce n'est plus le cas aujourd'hui, dommage et tant pis.

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 12:16
par BURLINGTON
8-) 8-)

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 12:56
par Léonard Demarcq
EC64 a écrit:J'ai donc fait parti de ces branleurs de l'encadrement qui n'y connaissent rien !
Désolé, mais je ne culpabilise pas....


Patrick, perso tu n'étais pas visé.

Je ne vois pas comment je pourrai juger de ton travail, puisque de une, je ne t'ai pas connu au boulot, et de deux tu étais dans un domaine bien éloigné du mien.

Et je n'ai jamais dit que tous les cadres étaient des branleurs et ne connaissaient pas leur boulot. Mais le problème, c'est peut-être bien que cela change à la vitesse grand V depuis qq années. Et si tu veux des avis circonstanciés, j'en ai.

Par exemple, j'ai la preuve que le RFET de mon établissement, il y a quelques années, était infoutu de faire la différence entre une fuite CG et une fuite CP. Passons sur le fait que le mécano qu'il avait été "aider" en cabine n'en était pas capable non plus. Bref, 2 billes, et bien rondes.
Le hic, c'est que l'un des deux était RFET: en clair, Responsable Formation de l'Etablissement. Chargé donc d'apprendre leur boulot aux autres.

Franchement, si tout allait bien, cela se saurait. Et on en serait pas là.

La réforme ne va évidemment rien améliorer, bien au contraire, mais bon, on a donné le baton pour nous faire battre.

Re: Bonnes et mauvaises nouvelles du rail français

MessagePosté: 03 Mai 2018, 18:11
par hmc
...........