Bonjour,
En faisant un peu de rangement, je suis tombé sur cette relique ; c’est donc bon de faire du rangement de temps à autre. Il s’agit du livre d’or des rames TGV PSE 01 et 02 de présérie. Il existait un livre d’or que nous présentions aux officiels venant à bord de Patrick et de Sophie ; je n’ai aucune idée de ce qu’il est devenu. Par contre celui-ci avait été ouvert spécialement pour ceux que nous appelions « les grouillots », autrement dit le personnel des essais et de la maintenance, qu’ils soient de la SNCF ou des constructeurs. C’est mon chef Claude Moreau qui avait eu cette initiative. Puis, à la fin de la campagne d’essais, en juin 1979, nous avions organisé une marche spéciale entre Paris et Tours pour les familles des personnes qui avaient travaillé d’arrachepied lors de cette campagne d’essais, longue d’environ 10 mois.
Notre groupe de 4 personnes, Claude Moreau et Jean-Michel Bureau (les chefs d’essais) et Jean Rigaud et moi (les chefs de bord) avions convenu que ce livre d’or serait détenu puis transmis, de main en main, du plus âgé au plus jeune au rythme des départs à la retraite. Étant en bout de chaine, c’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui en ma possession. Par contre, je ne sais toujours pas à qui le confier pour l’avenir : musée de Mulhouse, AHICF ? Je comptais sur une amicale d’anciens du TGV qui devait être créée, mais le projet n’a pas eu de suite…
Le livre d’or des rames de présérie
Lorsque nous faisions les essais en plaine d’Alsace, il était fréquent qu’un journaliste des « dernières nouvelles d’Alsace » vienne faire un tour à bord de Patrick. L’un d’eux, dans une envolée lyrique, avait titré en parlant du TGV « ce squale souple et puissant ». Cette image nous avait tant séduits, que je l’avais reprise pour illustrer la première page du livre d’or, avec sa traduction en alsacien, localisation géographique oblige ! Le dessin est inspiré de l’album de Tintin « le trésor de Rackham le rouge ».
En bas de page, mon épouse a pardonné à Sophie les longs déplacements professionnels qu’elle avait occasionnés. En dessous, c’est ma fille Géraldine qui avait apposé sa griffe.
Patrick n’ayant pas encore reçu ses aménagements intérieurs, c’est bien évidemment à bord de Sophie que le voyage des familles de cheminots s’était déroulé. Suite à des enregistrements vibratoires au niveau du plancher, la remorque n°7 (R7) était dépourvue de sièges et il était prévu de renforcer ultérieurement son plancher par un ajout de lambourdes. Alors, je vous laisse imaginer tous les gosses qui en avaient immédiatement fait une salle de jeu. Un gamin qui avait un ballon avait permis de débuter un match de foot ! Les gosses couraient dans tous les sens et l’un d’entre eux a voulu quitter la salle : lancé à vive allure, son pas sur le tapis sensible n’a pas déclenché l’ouverture de la porte de salle suffisamment tôt. Moralité, le gamin s’est pris la porte en verre en pleine « poire » ! Il a été sonné sur le coup et a écopé d’un bel hématome au front. Au fond, rien de bien grave, plus de peur que de mal.
Comme je faisais partie des agents des caisses et structures détaché aux essais, dès le lendemain j’avais relaté l’incident à mes collègues pour prendre les mesures correctives sur les portes en verre à simple vantail. Chez moi aussi, sur les portes en verre, il y a des stickers décoratifs : du coup, mes petits-fils ne se sont jamais tapé la tête dedans….
Vue intérieure d’une remorque de 2ème classe de Sophie. Derrière la porte de salle, on aperçoit au sol du câblage de mesures.
Mise en scène publicitaire à bord de Sophie. En arrière plan, la porte de salle est en version d’origine.
Suite au « coup de boule » du gamin, une bande de visibilité supplémentaire a été ajoutée à mi-hauteur pour attirer l’attention des plus petits !
Une autre photo publicitaire avec cette fois-ci la porte comportant ses bandes de visibilité définitives.
A un de ces jours, qui sait ?
2B.