un métier: cheminot

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Re: un métier: cheminot

Messagepar SAVAJOL
12 Juil 2014, 22:07

Enfin!!! je sais maintenant à quoi servait cette casquette sur les RTG. :D :cool:

Pierre (POMIDI), comme toi, un petit faible aussi pour les ratagaz: gamin, je les regardais passer depuis la passerelle d'Asnières sur seine ..... mais je crois que mon meilleur souvenir reste le croisement en gare de Bellenaves: ça déménageait tout ce boucan dans cette gare plutôt endormie le reste de la journée :bave: :mrgreen: Surtout les vendredis et dimanches quand les trains Bordeaux<~>Lyon étaient en UM :debout: !!

Alex.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar pierre du rail - 61
12 Juil 2014, 22:58

Bonsoir,

Mes souvenirs sont à Argentan (61) où les RTG marquaient l'arrêt lorsqu'elle reliaient notre capitale régionale à Tours.

Quelle accélération :cool:

Cordialement.
Pierre
Râleur pas tenté :-D
En 1844 la "Budicom" roulait à 60 km/h
Vous êtes sur la bonne voie, bon train à tous.
Sur la ligne Argentan Granville, arrêtez-vous au PK26 pour faire le plein ! :cool:
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
13 Juil 2014, 09:55

Bonjour,

En sortie d’usine, il y a toujours la pesée du matériel. Les motrices RTG sont lourdes, plus lourdes que le cahier des charges le demande. Pour respecter la charge à l’essieu, notamment celle du bogie moteur, deux mesures les plus significatives seront prises : le raccourcissement des réservoirs à gas-oil et la redéfinition du coffre à filtres de l’air d’admission des turbines. On supprime 400 litres de combustible (gain ~400 kg avec le carburant et la tôlerie) et le coffre a filtres est réalisé en aluminium au lieu d’acier. Tant qu’à faire, je l’ai redessiné avec des filtres verticaux (horizontaux à l’origine) pour en faciliter le remplacement, notamment ceux les plus bas. De plus, tout ce qui peut être allégé le sera fait en redessinant par exemple des supports de diverses pièces : à première vue ce n’est pas spectaculaire mais dès lors que l’on agit sur des pièces répétitives, le bilan final devient palpable.


Dans la nomenclature SNCF, les RTG sont des « autorails », mais des autorails de 260 tonnes ! D’origine, ayant des mensurations comparables à celles des X 2400/2800, elles sont dotées des mêmes organes de choc et traction que les légendaires autorails monocaisses, à savoir des attelages de 25 tf et des tampons dotés de plateaux de 700 mm de large. Rapidement après leur mise en service à Vénissieux, nous constatons que les crochets de traction « s’ouvrent » sous les efforts engendrés dans les organes de choc et traction, essentiellement dus aux passages en courbes serrées. Pour y remédier, nous « assouplirons » les tampons en retirant deux éléments caoutchouc du ressort de compression et adapterons l’attelage de type « voitures », à savoir crochet de 100 tf et tendeur de 85 tf. Mais le système élastique des voitures est trop volumineux pour prendre place derrière les traverses de tête des RTG. Afin d’éviter de lourdes modifications du châssis, la société Paulstra nous fournira des éléments caoutchouc du « catalogue » mais en redéfinissant la composition du produit permettant de supporter des efforts supérieurs sans atteindre le fluage des éléments élastiques. Puis, quand les rames seront exploitées en jumelage, il faudra installer des tampons à plateaux de 730 mm à l’avant des motrices pour éviter l’enchevêtrement. Ces modifications ont été apportées aux rames RTG 01 à 18. Les rames 21 à 41 sont équipées d’origine des attelages type « voitures ». Néanmoins, lorsque ces rames seront affectées à Caen, nous rencontrons à nouveau des soucis avec les tampons. En effet les courbes du dépôt normand sont très serrées et le plan de voies de la gare Saint-Lazare offre des parcours tellement sinueux et sur des appareils de voie courts qu’il faudra encore élargir les plateaux de tampons, pour atteindre la largeur record de 760 mm !






A+

UTKR.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar EC64
13 Juil 2014, 11:09

Captivant !!! :applause: :applause: :applause:
Tu dévoiles des informations particulièrement intéressantes qui malheureusement risquent fort de ne jamais être reprises dans un ouvrage ou un article papier qui en général ne sont que des compilations d'écrits antérieurs.
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Re: Re : un métier: cheminot

Messagepar X3876
13 Juil 2014, 13:35

Undertaker a écrit:
SAVAJOL a écrit:Essais sur ligne classique? Beauce, Alsace?
Alex.

Je suis certain que c'était durant mes stages d'attaché, que c'était sur la ligne impériale du S-E, je pense dans le coin des Laumes car les sections d'essais y avaient fréquemment une base.

UTKR.


Bizarre, pour ma part, voyageant tous les week-end entre Paris et le Morvan, je me souviens de ce type d'essais, mais c'était entre Laroche et Joigny sur la voie 2bis :siffle:
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Re: Re : un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
13 Juil 2014, 14:42

X3876 a écrit:
Bizarre, pour ma part, voyageant tous les week-end entre Paris et le Morvan, je me souviens de ce type d'essais, mais c'était entre Laroche et Joigny sur la voie 2bis :siffle:

Salut Marc,

Tu as surement raison, c'est pour cela j'ai écrit "je pense" vers les Laumes.....parce que ça, je n'en étais pas certain....En plus, je suis nul en géo.

2B.
Undertaker
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Re: un métier: cheminot

Messagepar X3876
13 Juil 2014, 14:51

Salut Mr 2B ;)
On ne peut pas être bon partout :mrgreen:
Par contre chouette idée d'avoir ouvert ce fil, tu as été au cœur de l'Histoire feroviaire.
Je me suis assis à côté des autres et je me délecte. :cool: :cool:
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
13 Juil 2014, 15:00

En plus des études de la partie caisse et structures les plus « visibles » auxquelles j’ai contribué et dont je viens de vous faire part, on peut ajouter :
- un montage en essai de suspension pneumatique à la remorque TRAu 22001 (remorque centrale de la RTG 01). Le confort des RTG étant de très bon niveau, cette suspension n’a rien apporté de significatif : ce fut une toute autre histoire pour les TGV.
- montage expérimental de WC chimiques sur la RTG 05. Il s’agissait de tester en « vraie grandeur » les WC qui allaient équiper les rames TGV à venir. L’expérience a duré au moins deux années.
- installation du frein électropneumatique sur les rames 01 à 18.
- à titre anecdotique, la RTG 01 a été réduite à deux motrices. La cabine de conduite avait reçu des vitrages intérieurs en makrolon de 12 mm pour préserver le personnel en cas de choc et des bavettes intercaisses de type TGV pour réduire la césure entre les deux motrices. Rappelons que la RTG 01 a roulé à 260 hm/h dans les Landes. Une plaque commémorative a été montée pour le rappeler, sur chaque face des deux motrices.
- enfin, toujours à cause des grands porte-à-faux des véhicules RTG et des tracés de la gare St-Lazare, nous avions équipé les intercirculations de sandows qui faisaient « barrière » lorsque les déplacements transversaux en courbes et contre-courbes étaient au plus fort : la lacune entre les soufflets était aussi large que l’espace disponible pour passer d’une caisse à l’autre.

Mon chef direct était un bon professionnel, compétent mais d’un abord rugueux. Nos relations entre cet ancien forgeron d’Hellemmes et un soixanthuitard ont parfois été tendues. Néanmoins, il m’a appris « le métier » et je lui en suis reconnaissant. Il avait en outre la lourde charge d'approuver les études du constructeur, d’assurer le suivi et l’évolution technique des RTG (du moins de la partie caisse), de faire fonctionner notre tandem et de valider mes études de cheminot débutant. Au bout de 4 ans, j’ai souhaité changer d’air et d’intégrer l’équipe TGV. Lui-même, peu de temps après, a pris la section s’occupant des caisses des motrices TGV PSE. A présent, les RTG sont confiées aux bureaux d’études des établissements qui les entretiennent et qui les feront évoluer : Bordeaux, puis Bischheim et enfin Nevers.





EPM a prévu une reproduction des RTG en H0. Elles tardent à venir, mais ce n’est pas grave ; que le temps soit mis à profit pour qu’elles soient proches de la perfection, comme leurs RRR. Je sais que tout est mis en œuvre pour que cet objectif soit atteint. Il est évident que j’aurai au moins une rame, proche de l’état d’origine. Les versions béton, chasse-obstacle, câblot UM et avec tous les autres bazars ne me branchent pas trop, tout simplement parce que je ne les ai pas côtoyées ainsi. J’ai même entendu dire qu’un importateur étazunien serait intéressé par une commande de versions Amtrak : s’il existe, que cet homme soit béni !

2B.
Undertaker
Bavard
 

Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
14 Juil 2014, 11:34

Bonjour,

Un pote (non inscrit mais qui nous lit) m'a transmis le message ci-dessous:
"Les essais des Corail balancées à 200km/h, c'était au nord de Laroche vers Joigny ou + haut . Nous avions des bulletins d'ordre de protéger à 2000 m et non 1500 en cas d'incident pendant ces essais sur les zones concernées .
j'étais déjà sur les trains , devant, moi aussi ..."

Il a signé Jmi....

A+

2B.
Undertaker
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Pierre bis
14 Juil 2014, 23:18

Intéressant cette photo de la RTG iranienne. Le hasard veut que j'ai rencontré l'iranien qui portait ce projet. C'est en fait le père d'une copine née en 1970 et rencontrée à Paris dans les années 90. Cet homme, ayant fait ses études à Centrale Paris, avait au début des années 70 un poste important en Iran (vice ministre des transports je crois) et avait supervisé le contrat des RTG. Quelques années plus tard c'était la révolution et toute la famille à émigré en France où elle vit toujours, même si, après diverses péripéties, lui même retourne régulièrement en Iran. Quant aux RTG, je crois que dès les années 80 ils ont plus ou moins été laissés de côté.
Modifié en dernier par Pierre bis le 15 Juil 2014, 06:35, modifié 1 fois.
Une brute qui tourne en rond ne va pas plus loin que deux intellectuels assis (Michel Audiard revisité)
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