un métier: cheminot

Les photographies, les récits, tout ce qui concerne le chemin de fer ancien.

Re: un métier: cheminot

Messagepar zebulon
20 Juil 2014, 13:03

Bonjour,

Merci pour ces fabuleux témoignages.

Juste pour info, un RAID 0 n'apporte absolument aucune sécurité.

Nicolas
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Rodolphe
20 Juil 2014, 13:49

Salut Aldayo.

Quand on ne sait pas, on demande avant de dire des bêtises. Et là, tu viens de dire des bêtises. Que MES serveurs soient chez OVH ne renseigne en rien sur ce que j'en fait, en particulier pour les sauvegardes. Mais si tu veux m'apprendre mon métier pas de souci, après moi je t'apprendrai le tiens :mrgreen: :siffle: :mdr:

Encore une fois ce n'est pas le sujet, mais je n'ai pas attendu les solutions de sauvegarde du loueur de serveurs pour mettre en place les miennes. Et le FTP vers des serveurs dans d'autres data centres est bien entendu une des solutions adoptées depuis des années.

En toute amitié, je le précise !
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Papou89
20 Juil 2014, 14:16

:vieux: Pour en revenir au sujet de ce fil, ce qui m'interpelle, c'est les solutions adoptées par la SNCF à l' époque...
Former les jeunes aux techniques de sécurité, de fabrication et de production, soit !.. :cool:
Mais les former à l' héraldique tout ça pour dessiner des blasons... :bof:

Que de temps, d'énergie et d'argent perdus... Mais c'est vrai qu'à l' époque, la SNCF ne comptait pas... :diable:

D'où, peut-être certaines difficultés actuelles, z'ont pas l' habitude de compter !

Mais t'as eu un beau métier, UTKR, tant mieux pour toi.
Michel.

Papou89
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
20 Juil 2014, 15:27

bogie-wogie a écrit: Peut-être y a-t-il quelques difficultés légales vis-à-vis de la SNCF, de certaines personnes mentionnées ou illustrées.

En tout cas, merci pour vos témoignages chaleureux, ce qui m'encourage à aller jusqu'au bout de mon récit. Je ne vois aucune difficulté vis-à-vis des personnes citées (encore vivantes ou hélas décédées) pour la simple raison qu'elles ont existé, que je ne dénigre personne et que je ne porte pas atteinte à elles-mêmes où à leurs proches.

Cette question s'était posée lorsque j'avais rempli quelques pages des VF 186 et 187 : à la demande de l'éditorialiste (le Directeur du Matériel de l'époque) j'avais alors contacté toutes les personnes dont je citais le nom pour obtenir leur accord, tant sur le fait de les mentionner que sur l'événement auxquelles je les raccrochais. J'avais même contacté Jean Dupuy qui, après une brillante carrière à la SNCF, en fut le Directeur Général. A ma grande surprise, notre conversation a duré plus de 30 minutes, tout simplement parce que nous avons partagé le même enthousiasme. C'était surement une époque où la notion de grandeur de l'Entreprise et de la France n'avait pas de prix...

2B.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar haut-allier
20 Juil 2014, 22:17

Un grand merci pour ce fil que je viens de lire de bout en bout. :applause: :applause: :applause: :applause: :applause:

Un vrai bonheur à lire !!!

Encore! encore ! :cool: :cool:
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Pierre bis
21 Juil 2014, 12:17

A propos de l’usage des maquettes à la SNCF, peux-tu en dire plus ?
Elève à l’ENSTA, j’avais comme professeur Daniel Boutonnet, ingénieur hors cadre à la SNCF. J’avais eu l’occasion d’aller dans son bureau rue traversière et il y avait un maquette en HO d’une Z2N … qui n’existait pas encore en réalité … et surtout qui n’a jamais existé sous cette forme car pour cette maquette, il n’y avait deux niveaux que dans les remaorques, les automotrices restant à un niveau. Qui était chargé de construire ce type de maquettes?

A propos des chasses-obstacle, leur présence me fait toujours penser à un scène du film « 1900 » de Bernado Bertolucci où on voit des enfants (les futurs personnages de Gérard Depardieu et Robert de Niro) s’allonger sur les traverses de voie pour littéralement « passer sous le train » et en ressortir indemnes. C’était bien sûr une défi idiot et dangereux déjà à l’époque mais aujourd’hui ce serait mortel à tout coup.

A propos des livées, avis évidemment subjectif : j’aime vraiment beaucoup la livrée définitive du TGV A, progressivement appliquée à tout le parc SNCF, et je regrette sa disparition programmée. Au-delà de mes goûts personnels, l’argument invoqué (identifier la « marque » SNCF) me parait idiot car cette livrée n’existait justement qu’à la SNCF et ne pouvait être confondue avec une autre, ce qui est moins vrai de la nouvelle livrée Carmillon.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
21 Juil 2014, 12:31

Bonjour,

Dans ma fiche de poste, en plus du suivi du parrainage des engins moteurs, il y a les expositions de matériels. En général, ce sont des expos de taille bien moindre que celles organisées à Montparnasse. Par contre, elles sont plus fréquentes et rassemblent, occasionnellement des matériels neufs, mais surtout des matériels ayant fait l’objet de modifications ou d’adaptations suite à des évolutions techniques ou commerciales. Elles s’adressent donc à un public interne à l’Entreprise, sans toutefois être fermées aux visiteurs : en général des voyageurs de passage attirés par ces présentations. Il faut donc organiser le rassemblement des matériels désignés sur un site voisin du lieu d’exposition, veiller à son bon état de présentation et de propreté, s’assurer que la documentation et les animateurs seront présents tout au long de l’exposition, sans oublier le retour de tous ces matériels dans leurs établissements d’origine.



Et puis, il y a tout ce qui a attrait à l’événementiel. Bien évidemment le TGV en occupe une place privilégiée. Lorsque la Direction Générale a décidé de se positionner sur un événement, la Direction de la Communication s’appuie sur la Direction du Matériel pour la mise à disposition du matériel roulant et de son pavoisement. Les opérations sont nombreuses et il serait bien long de toutes les énumérer. Toutefois, je vous présente ci-dessous l’opération inaugurale de la liaison TGV Paris-Berne.




Deux bureaux plus loin, il y avait un agent qui s’occupait de la fourniture de documentation (dessins et photos) aux particuliers et aux professionnels du modélisme. Ce n’est pas que je l’aie fait fuir, mais suite à sa démission (pour aller ouvrir un resto !) j’ai hérité du bébé, ce qui n’était pas pour me déplaire étant modéliste moi-même.
- en ce qui concerne les particuliers, la procédure était simple : il suffisait d’écrire à la SNCF (soit directement à notre service pour ceux qui savaient, soit à la SNCF un peu n’importe où, le courrier finit toujours par arriver chez nous !) et d’exprimer sa demande. Par retour, on communiquait au demandeur la liste des documents disponibles et nos tarifs. Puis, il passait commande, on constituait le paquet de documents, on expédiait le colis avec la facture à l’intérieur ; génial, simple, efficace. Sauf que, suite à de nombreux impayés, quand j’ai eu la charge de cette tâche, j’ai légèrement modifié la dernière phase : on reçoit le chèque puis la camelote est expédiée…
J’ai noté plusieurs profils de clients :
- celui qui veut tout, mais dès qu’il prend connaissance des tarifs, seul le diagramme A4 retient son attention.
- celui qui veut tout, paye et dont on n’entend plus parler.
- et celui qui un jour, frappe à la porte du bureau, se présente et vous dit : « bonjour, je vous avais commandé des plans, voici ce que j’en ai fait ». C’est comme ça que j’ai fait la connaissance des Mauduit (père et fils) lorsqu'ils ont présenté une 141 R au 1/32ème: elle était emballée dans des boites style "boites à godasses" et papier journal, un sacré écrin pour une magistrale reproduction, surement un des meilleurs modèles réduits de l’époque. Christian Mauduit m’avait dit "il y a 1956 rivets, facile c’est mon année de naissance !" (à l’époque, la 141 R était la machine la plus demandée, environ une trentaine de demandes annuelles, à tel point qu’on ne rageait même plus les calques dans les tiroirs). Dans un tout autre style, j’ai fait la connaissance de Michel Duterque : c’était un ingénieur chimiste qui pratiquait l’aéromodélisme radiocommandé et qui un jour a voulu s’essayer au chemin de fer également radiocommandé. Son objectif : une locomotive à vapeur vive au 1/20ème, il s’est inspiré des réalisations de Louis Gardes et de Raymond Passatutto, sauf qu’il a adapté une radiocommande à huit voies. Cet homme, d’une simplicité n’ayant d’égal que se gentillesse, avait appris à souder l’inox pour sa chaudière tubulaire, avait mis au point des pièces fuyantes à froid mais étanches à chaud (le régulateur en particulier) pour que les servomoteurs n’aient pas de trop grandes forces à vaincre. Bref, on pourrait écrire un ouvrage sur ce Monsieur, ce que d’autres ont peut-être déjà fait. Il m’avait invité chez lui, avec JP Quatresous pour nous présenter ses réalisations : il y avait là, outre la 232 U1, des voitures Pullman, des rapides Nord, une rame TAR et une CC 65500 en construction, le tout au 1/20ème!
Il y avait même une Jeep, mue par un moteur de moto, à l’échelle 1/3 pour ses petits-enfants…..


Et puis, il y avait les professionnels du modélisme ferroviaire. La liste de ceux auxquels j’ai (la SNCF a devrais-je dire) fourni de la documentation serait bien trop longue à lister : qu’ils fussent français ou étrangers, industriels, importateurs ou artisans, journalistes, renommés ou plus anonymes, tous ont été servis de la même manière, sans distinguo de leur statut. D’ailleurs, ceux qui ont quitté le métier ou qui sont encore en activité me témoignent encore leur reconnaissance et leur sympathie, voire leur amitié pour certains d’entre eux. Suivant l’expression, si quelqu’un dans la salle s’oppose à cette affirmation, qu’il le dise ! J’étais donc informé sur pratiquement tous les projets des uns et des autres : lorsqu’il y avait risque de doublonnage, je me contentais d’attirer l’attention sur le risque potentiel d’un conflit d’intérêts, sans jamais dévoiler le nom du concurrent potentiel. C’est peut-être aussi pour cela que tous m’en saurons gré. Il n’y a qu’une société qui ne venait pas chercher chez nous, c’est Jouef : à la grande époque Champagnole, ils préféraient passer par la Direction de la Communication ou la Direction Régionale de Dijon, les demandes aboutissant tout de même parfois chez nous. Plus tard, un passionné de modélisme a assuré l’interface entre Jouef et notre service, ce qui n’a été que bénéfique pour Jouef, me semble-t-il. Il est connu - et reconnu - dans le modélisme suivant un pseudo faisant référence à un bureau d’études.
De tous, je garde un souvenir indélébile, tel le comte Antonio Giansanti-Coluzzi qui venait me chercher en RR Silver Shaddow à la gare de Lausanne, Pascal Fang qui était "brouillon", les divers importateurs Lima et l’inimitable Paolo Bisazza, etc.




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Re: un métier: cheminot

Messagepar Pierre bis
21 Juil 2014, 14:58

Papou89 a écrit:
D'où, peut-être certaines difficultés actuelles, z'ont pas l' habitude de compter !



D'abord c'est (très) vieux donc soldé depuis longtemps mais surtout faire faire des blasons par un interne qui s'intéresse au sujet coûtait peut-être moins cher que faire appel à des cabinets de design comme on le fait maintenant à tout propos, et en particulier pour les livrées. Rien que préparer, passer et dépouiller l'appel d'offre dans les règles (JOCE etc...) coûte quelques mois de salaire d'un Undertaker (peut-être était-il mieux payé que je ne crois :diable: ).

Sinon j'ai vu dans les groupes privés au moins autant d'exemples de gestion discutable (pour rester poli) que dans les groupes publics. C'est plutôt la taille des entreprises qui entre en ligne de compte. Encore que dans les PME, la gestion discutable peut prendre d'aute forme, dont le bien-connu abus de bien social, parfois même inconscient (d'ailleurs j'abuse d'unbien social quand je me connecte à ce forum depuis l'ordinateur de mon travail).

Pour en revenir aux maquettes, je repose la question posée un peu plus haut. Qui réalisait les maquettes HO de matériels à venir et que devenaient ces maquettes?
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
21 Juil 2014, 15:01

Pierre bis a écrit:A propos de l’usage des maquettes à la SNCF, peux-tu en dire plus ?
Elève à l’ENSTA, j’avais comme professeur Daniel Boutonnet, ingénieur hors cadre à la SNCF. J’avais eu l’occasion d’aller dans son bureau rue traversière et il y avait un maquette en HO d’une Z2N … qui n’existait pas encore en réalité … et surtout qui n’a jamais existé sous cette forme car pour cette maquette, il n’y avait deux niveaux que dans les remaorques, les automotrices restant à un niveau. Qui était chargé de construire ce type de maquettes?

A propos des chasses-obstacle, leur présence me fait toujours penser à un scène du film « 1900 » de Bernado Bertolucci où on voit des enfants (les futurs personnages de Gérard Depardieu et Robert de Niro) s’allonger sur les traverses de voie pour littéralement « passer sous le train » et en ressortir indemnes. C’était bien sûr une défi idiot et dangereux déjà à l’époque mais aujourd’hui ce serait mortel à tout coup.

A propos des livées, avis évidemment subjectif : j’aime vraiment beaucoup la livrée définitive du TGV A, progressivement appliquée à tout le parc SNCF, et je regrette sa disparition programmée. Au-delà de mes goûts personnels, l’argument invoqué (identifier la « marque » SNCF) me parait idiot car cette livrée n’existait justement qu’à la SNCF et ne pouvait être confondue avec une autre, ce qui est moins vrai de la nouvelle livrée Carmillon.


Salut Pierre,

Ce n'est pas "Daniel" mais "Jean-Claude". Boutonnet, tu parles que je connais ! C'est lui qui a signé mon embauche au chemin de fer. Il a été mon chef de Division (patron comme on peut dire) durant les 13 années que j'ai passées aux caisses et structures des automoteurs. Si tu l'as connu à l'ENSTA, peut-être as-tu vu certains de mes croquis qui illustraient ses cours quand il professait. Je te joins ci-dessous un petit carton qu'il m'avait adressé lorsqu'il est parti en retraite. Il a toujours eu une écriture dégueulasse, mais quand on s'y est habitué on en retient:
- qu'il a apprécié ma fibre cheminote.
- que j'avais des "dehors" contestataires, ce qui n'a pas empêché mon travail.
- qu'il garde un bon souvenir de notre collaboration.
Quand on connait JCB, ce n'est pas un homme à langue de bois. Enfin, il termine: "occasions de se revoir" : c'est le cas.



Les chasse-obstacle (en fonction de l'usure des roues) se trouvent à 200/250 mm au-dessus du rail. Si tu ajoutes la hauteur du rail (180 mm) ça laisse peu de place à l'acteur franco-russe (comme le flan du même nom) que tu cites pour ne pas se faire raboter la bedaine.

Entièrement d'accord avec toi sur la livrée Atlantique: surement la plus sobre et la plus classe: de plus, ce gris métallisé associé au bleu était devenu une signature universelle française, l'image d'une flotte de trains à grande vitesse. Mais je pense que dans les agences de com., il y a suffisamment de malicieux pour convaincre des incrédules au pouvoir de signature illimité qu'il faut réformer sans cesse. Sacré Ford, avec son logo séculaire.....

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Re: un métier: cheminot

Messagepar Undertaker
21 Juil 2014, 15:07

J'ai oublié:

La maquette que tu as vue dans son bureau était beige et brune avec des filets jaunes. Effectivement, les remorques étaient à deux niveaux et les motrices à un seul. Compte tenu de l'époque, je pense que c'était une maquette "ARMA" constituée à la base de VB 2N Jouef et de motrices "home made".

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