un métier: cheminot

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Re: un métier: cheminot

Messagepar Rockandrail
30 Mar 2018, 17:06

Bernard n'avait d'ailleurs pas à effacer son message.

Sinon, s'agissant du conglomérat "journalistes - juges - avocats", on a dépassé le statut de caste pour atteindre celui d'un ordre. Comme dans l'Ancien Régime. C'est en fait le nouveau Clergé, qui propage la parole autorisée et condamne les hérétiques. La classe politique formant la nouvelle Noblesse et nous tous, le Tiers-Etat.

Lénine avait en son temps qualifié le communisme de "dictature du prolétariat + l'électricité". La République Française, c'est l'ancien régime + Hanouna.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar SAVAJOL
30 Mar 2018, 17:11

:cool: :mdr: Tu es en forme !
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Bernard Bayle
30 Mar 2018, 18:24

"Bernard n'avait d'ailleurs pas à effacer son message". Sauf que Bernard il fait ce qu'il veut avec les fonctions que le forum lui met à disposition.

Alexandre,
Visiblement, tu avais lu mon message avant que je ne l'efface. Effectivement, je parlais d'entraide entre cheminots, alors que ton interlocuteur parle de "haine" à l'égard de castes.

Cet "esprit cheminot", cette entraide entre collègues, sont des notions que l'on me l'avait inculquées à mon embauche. Personne ne m'avait obligé à y adhérer. Si j'y ai cru, c'est parce que j'avais réalisé que la gestion d'une Entreprise aussi complexe que la SNCF, avec ses mille facettes et sa centaine de métiers différents, avait besoin d'un socle suffisamment solide pour tenir debout. Et ce socle, ce sont les femmes et les hommes qui l'on constitué jusqu'à hier. Autant dire que cette attitude cheminote n'est pas une spécificité française ; ayant eu l'opportunité de beaucoup voyager professionnellement, on la retrouve partout à l'étranger et même entre cheminots d'administrations étrangères différentes.

Aujourd'hui, il saut saper ce socle et l'éradiquer. Beaucoup s'y emploient, de tous horizons et au travers de tous les vecteurs. Pour s'en convaincre, il suffit de prêter attention à une page de propagande sur les retraites des cheminots publiée dans un magazine à grand tirage de programmes TV avec coupon réponse pour haranguer le peuple. Heureusement que notre République tolère ce genre de papier empreint d'informations tronquées, voire inexactes. (si la demande est forte, on peut toujours la publier).

Comme avait dit un de mes Grands Patrons (plutôt visionnaire) : "le Chemin de Fer mourra guéri"….
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Rockandrail
30 Mar 2018, 18:50

J'avais lu en entier le post que tu as effacé ou tu espérais la survie de, je te cite: "l'esprit cheminot".

Je suis bien évidemment tout à fait favorable à l'entraide entre collègues et l'ai pratiquée à l'envi dans les métiers qui furent les miens.

Mais l' "esprit cheminot" comme tu le dis, j'en ai expérimenté pendant plusieurs dizaine d'années en région parisienne la partie émergée de l'iceberg, celle à laquelle est confronté le voyageur lambda. Et j'avoue que sa composante de gréviculture atavique, sa propension à disposer du temps des voyageurs sans daigner les informer de quoi que ce soit, à les balader, à mal les servir, c'est un esprit dont je me passe volontiers.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Bernard Bayle
30 Mar 2018, 19:28

Rockandrail a écrit:Mais l' "esprit cheminot" comme tu le dis, j'en ai expérimenté pendant plusieurs dizaine d'années en région parisienne la partie émergée de l'iceberg, celle à laquelle est confronté le voyageur lambda. Et j'avoue que sa composante de gréviculture atavique, sa propension à disposer du temps des voyageurs sans daigner les informer de quoi que ce soit, à les balader, à mal les servir, c'est un esprit dont je me passe volontiers.

Ce qui n'a rien à voir avec "l'esprit cheminot".
Là tu parles d'incompétence, de je m'en foutisme et de mépris de la clientèle. Trois défauts contre lesquels je m'insurge également. Trois défauts que j'ai également vus s'installer au fil du temps avec une accélération exponentielle. A ton avis, à qui la faute ?
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Morvan
31 Mar 2018, 12:26

J'ai toujours aimé les trains et la SNCF, que j'ai beaucoup utilisée tout le long de ma vie, car je n'ai jamais conduit de ma vie.
Lecteur de LVDR depuis mes 8 ans ( j'allais l'acheter à la Gare de Lyon à pied tous les vendredis depuis la Place Voltaire (à la mairie de 11ème) ).
je n'ai jamais pensé être cheminot, malgré le goût pour le train qui m'est venu depuis tout gamin, et bien que j'ai eu 2 oncles et une tante au PLM puis à la SNCF pour le couple.
Je voyais bien ce monde particulier des cheminots dans les années 50/60/70 et l'entraide qui y régnait et dont on avait l'écho dans LVDR, telle qu'elle était publiée à l'époque.
Mais depuis la fin des années 80, j'ai eu de plus en plus l'impression que ce monde se délitait et que les liens entre les cheminots se distendaient, j'avais aussi l'impression qu'il y avait de plus en plus un fossé qui apparaissait entre les générations................
j'ai ressenti çà quand le transport de marchandises a peu à peu diminué avec la disparition des dessertes RO et des "wagons isolés", puis la création du SERNAM, et le "découpage" par activités................
J'ai l'impression que maintenant beaucoup des nouveaux arrivants, depuis au moins 20/25 ans viennent à la SNCF pour avoir un travail et un salaire à l'abri du chômage et point barre.
Bref, qu'il ne reste plus grand chose de l'esprit que Bernard a si bien décrit dans son message disparu.

J'avais avec l'AFAC fait un voyage à bord du TGV 001 alors en cours d'essais sur la ligne de Landes quand il testait les appareils de voie à faible tangente au niveau de la gare de Licaugas, si je me rappelle bien.
j'avais apprécié l'évolution vers du matériel nouveau ( la BB7003 testait le nez de la future SYBIC ) que la SNCF développait à l'époque et j'ai ensuite beaucoup voyagé avec un titre 3 puis 1 à bord de presque tous les TEE et pas mal de TRD jusqu'au milieu des années 80.....

Mais j'ai aussi l'impression que le TGV, après sa phase d'essor qui a duré 15/20 ans, a ensuite créé une sorte de scission entre la grande vitesse et le reste de l'activité de cette grande maison.
Et c'est bien dommage.
Modifié en dernier par Morvan le 31 Mar 2018, 16:43, modifié 1 fois.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar sncb_nmbs
31 Mar 2018, 13:41

Alain, c'est un très beau constat

Image

"J'ai l'impression que maintenant beaucoup des nouveaux arrivants, depuis au moins 20/25 ans viennent à la SNCF pour avoir un travail et un salaire à l'abri du chômage et point barre."

Mais tous les nouveaux entrants ne sont pas forcément comme cela, comme à l'époque précédente où il existait aussi des tires-au-flans tire-du-flanc. Simplement la majorité a changer de camp. :siffle:
Modifié en dernier par sncb_nmbs le 31 Mar 2018, 16:45, modifié 1 fois.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Morvan
31 Mar 2018, 16:40

OUI, c'est sûrement vrai, mais auparavant les tire-au-flanc ne faisaient pas carrière, ceux qui ne se sentaient pas dans l'ambiance avaient du mal à rester.
Et MERCI pour ton appréciation l'ami.
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Re: un métier: cheminot

Messagepar SAVAJOL
31 Mar 2018, 18:42

Cet esprit existe encore, mais est en danger depuis pas mal de temps.
Ça a commencé avec la séparation par activité de la SNCF (en application de l'idéologie européenne qui voulait que les budgets soient distincts pour préparer l'ouverture à la concurrence et saper la péréquation interne). On a vu apparaître les objectifs, les gratifications individuelles de résultats, la mise en compétition des agents entre eux, le lean management... Rien que des théories d'organisation du travail provenant du sain(t) :mrgreen: capitalisme; mais toujours avec moins de moyens pour y arriver.
Ensuite, la SNCF est un laboratoire social pour les politiques. A l'image des commandes de tgv pour sauver le soldat Alstom, la SNCF a été priée d'assurer des campagnes de recrutement ciblant parfois une catégorie de population, parfois provenant de société en faillite ou en réorganisation.
Il y a enfin, le changement de comportement de la société avec la montée de l'individualisme.
On saupoudre tout ça d'un ras le bol des insultes ou remarques en tout genre et on arrive à cette situation ... A mon avis, et entre autres raisons. Mais il y en a encore plein qui résistent et se serrent les coudes; les bougres :mdr:

Ce matin, rdv pour ma fille chez un Specialiste. Comme pour un billet de train, réservation de mon sillon par doctolibre sur internet 1 mois avant. Arrivé avec 15 minutes d'avance sur l'heure de depart (consultation), passage avec 1h45 de retard. Nombreux clients dont plusieurs avec gamin en bas âge priés d'attendre leur tour.
Pas d'excuse de la compagnie (médecin), pas d'alerte de retards sur le trafic (par SMS via doctolibre pouvant dire pas la peine de se presser, vous aurez 1h45 estimé de retard au départ). Pas de remboursement horaire garanti au passage non plus. Cause du retard inconnue ... Mais j'ai eu ma consultation, comme j'aurais pû avoir mon transport.
La seule différence avec le chemin de fer, c'est que je n'ai entendu personne râler sur l'établissement :mdr:
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Re: un métier: cheminot

Messagepar Bernard Bayle
31 Mar 2018, 21:33

Hé-Ben oui Alexandre,
On ne peut même plus dire "qui aime bien châtie bien". La SNCF est devenue une bête noire, mais aussi un arbre qui cache une forêt dans laquelle ça commence à gronder...
Dans le même temps:
- ma fille ainée est responsable d'un secteur de conseil financier dans une banque : ce sont les pousse-mégots sans le sou qui gueulent le plus fort parce que le plan de sauvetage qui leur est proposé ne leur convient pas.
- mon fils est pompier professionnel : une fois sur cinq il est accueilli avec des parpaings en intervention parce que l'uniforme n'a plus de respect, encore moins de valeur.
- le dernier est chauffagiste-climatiseur : à part 2 ou 3 cons, en intervention il est en général accueilli les bras ouverts parce qu'il vient les sortir de la merde.
Va comprendre le comportement des gens....
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