Petite histoire de la DRG

[Rockandrail]

Je vais manquer de bananes pour décorer tout le monde moi. Va falloir que je fasse appel à la France en dépannage.

[Le Basque]

Le prix aussi est en rapport avec le Reichsmark !... Zum Teufel ! Bon c'est chouettement réalisé quand même.

[Rockandrail]

Comme indiqué, la série 98 n'a aucune logique dans son organisation. La suivante dans la numérotation est donc totalement différente:

H197

6-2) BR 98¹ – ex old. T 2

Les chemins de fer de l’Etat de l’Oldenbourg avaient en 1870 conçu et fait mettre en construction dans leurs propres ateliers des locomotives-tender Bn2 à usage de triage et de trains de travaux car les possibilités financières de l’administration des chemins de fer du duché ne lui permettaient pas de faire appel à un constructeur privé.
Vingt années plus tard, au début des années 1890, ces vieilles machines étaient au bout de leurs possibilités et il fallait se résoudre à en commander de nouvelles, qui pussent exploiter la charge de 14t par essieu que permettaient alors les voies.
Le modèle retenu pour ces machines, à nouveau de type Bn2, était celui de la prussienne T 2.

Comme sur de nombreuses autres de ses locomotives, l’administration de l’Oldenbourg renonçait pour cette machine à l’installation d’un dôme de régulation et choisissait de reporter le régulateur dans la boîte à fumée. Conçues essentiellement pour le triage, ces machines désignées comme old. T 2, présentaient un empattement de 2500 mm pour une longueur hors tampons de 8089 mm et un poids total en service de 28t.

38 locomotives T 2 furent en tout livrées entre 1896 et 1913, toutes par Hanomag.

Si les locomotives étaient capables de rouler à 50 km/h, l’insuffisance des équipements de freinage, constitués de frein à contrepoids et de freins Heberlein (pour les trains de voitures), en interdisait l’utilisation en service voyageur local. Afin d’y remédier, les chemins de fer de l’Oldenbourg équipèrent neuf machines de freins à air comprimé dont les réservoirs d’air principaux furent installés sous un dôme sur le sommet du foyer, à l’avant de l’abri. Il s’agissait des sept machines de la livraison de 1906 (numéros 167 à 173 des chemins de fer de l’Oldenbourg), intégrées à la DRG sous les numéros 98 110 à 98 116, et de la deuxième livraison de 1912 (numéros 237 et 238), intégrées à la DRG comme BR 98 131 et 132. Le poids total à vide des machines ainsi modifiées augmenta de 1000 kg et le poids total en service de 900 kg. La charge sur l’essieu médian (arrière) passa de 14t à 14,5t.

Les locomotives portaient à l’Oldenbourg des noms d’animaux écrits en majuscules. En voici quelques uns : Les quatre premières, livrées en 1896, furent appelées ROSS (Cheval), STIER (Taureau), EBER (Verrat) et WIDDER (Bélier). S’ensuivirent en 1902 BÄR (Ours), Wolf (Loup) et FUCHS (Renard), en 1904/05 LUCHS (Lynx), DACHS (Blaireau) et DOGGE (Dogue). En 1909, GEMSE (Chamois) En 1912, il eut RATTE (Rat) et MAUS (Souris). En 1912/1913 enfin, l’on donna dans l’exotisme avec GNU (Gnou), PUMA (Puma), BISON et SCHAKAL (Chacal). Je n’ai malheureusement pas de photos des machines portant ces plaques.

A l’exception de la locomotive numéro 113 (STIER), la DRG, qui n’aimait peut-être pas les taureaux, intégra 37 machines comme série 981 sous les numéros 98 101 à 98 137. La plupart d’entre elles furent radiées dès 1926, très peu de temps après leur numérotation DRG et massivement en 1927. Très peu de ces machines atteignirent l’orée des années trente. Toutes ne restèrent pas en service sur les lignes de l’ex Oldenbourg. La 98 120 fut, par exemple, affectée au dépôt de Leipzig-Ouest, en Saxe.
Cependant, pour certaines machines, la radiation des listes de la DRG ne signifia pas ferraillage. Quelques machines poursuivirent du service comme locomotives de travaux au sein des ateliers de la DRG comme de la DB jusqu’en 1953. C’est confirmé pour les BR 98 112, 113, 115 et 116. La 98130, ex « MAUS », rejoignit en 1929 la compagnie CFK (Chemischen Fabrik Kalk) près de Cologne où elle fut en service jusqu’en 1959

Deux machines old. T 2 rejoignirent la petite ligne privée Lohne-Dinklage, ouverte en 1904 et dont l‘exploitation avait été confiée à l’Oldenbourg. Les propriétaires de la ligne demeurèrent cependant, et ce jusqu’à nos jours, la communauté urbaine de Dinklage. La ligne fit donc en 1931 l’acquisition de la 98 132 (ex old. 238 GNU) alors radiée par la DRG, et fit installer dans la paroi arrière de l’abri une porte et une passerelle d’intercirculation et des chaînes de sécurité. La locomotive fut en outre équipée d’une passerelle de circulation avec balustrades sur le tablier, rebaptisée « LOHNE » (pas un animal cette fois) et porta le numéro 2. Cette machine fut suivie en 1932 par la 98 109 (ex numéro 164 DOGGE) et fut rebaptisée DINKLAGE et numérotée « 1 ». Cette machine connut les mêmes transformations que la machine « LOHNE » et bénéficia d’une modernisation de ses freins à air comprimé. Enfin les deux machines furent équipées de l’éclairage électrique, alimenté par un turbogénérateur à vapeur.

Les deux locomotives sont restées en service sur la ligne Lohne-Dinklage jusqu’en 1955 et ont été ferraillées en 1956.

Catégorie : Bn2
Distribution : L22.14
Diamètre des roues motrices : 1100 mm
Vitesse maxi : 50 km/h
Fabricant : Hanomag
Première mise en service : 1896
Tender : 0,85t de charbon
Nombre total construit : 38
Nombre intégré à la DRG : 37
Numérotation : 98 101 à 98 137
Dates de réforme : 1953 à 1956

BR 98 120 - ex old. T2 n° 200 « GEMSE » (Hanomag 5420/1909)

BR 98 131 – ex old. T2 n° 237 « BISON » (Hanomag 6637/1912). Locomotive équipée de freins à air comprimé avec réservoir d’air sur le foyer.

[POMidi]

Incroyable toutes ces petite bouilloires. Etonnant de voir comment la DRG, plus connue chez nous pour l'amplitude de ces séries de Decapod , a eu aussi à son service ces petites puces sur rail.

A moins que ma connaissance ne s'égare je n'ai pas souvenirs de l’existence de 020 T sur les lignes hexagonales, du moins après 1918 ?

Merci, Pierre d'en haut pour cette saga. DE plus plus l'on avance dans les cas particuliers plus il doit devenir difficile de réunir de la documentation. Je mesure donc l'ampleur et la qualité du travail que tu accomplis pour nous conter cela.

Amicalement.

Pierre, d'en bas.

[xc656]

Je ne sais pas si elle à été reproduite en HO avec ou sans picots, mais il y à deux ans j'avais acheté sa reproduction en planches "carton" sur un site polonais, elle traine depuis au fond d'un tiroir, en attente d'être montée ...

vues de la page de garde, et du modèle réalisé (selon le fabriquant)

l'échèle est le 1/25 ème, je pense que le modèle est toujours disponible, mais les prix ont du grimper, "Europe oblige"!

Attention le mode d'emploi est en Polonais, en tous cas à l'époque; il semblerait que depuis la notice a été traduite en anglais, de toute façon, les schémas d'assemblage sont très bien faits.

[Rockandrail]

Ce n'est pas la même machine. C'est une Bn2 car c'est une machine bicylindre à vapeur saturée à deux essieux accouplés. Mais c'est tout ce qu'elles ont en commun.

[xc656]

Exacte, j'ai dit une connerie, en plus mon modèle est en voie étroite! Il est temps que je change de lunettes et que je réapprenne à lire!

[malletslm]

En tout cas, je me régale à la présentation de cette "série 98", qui va encore nous réserver quelques bien jolies et parfois atypiques machines... à voie normale, bien sûr !

Dommage que rockandrail n'ait pas prévu à la suite une présentation similaire de la fameuse "série 99" qui regroupait les machines à voie étroite, ou du moins un recensement des principaux types (un forum ne suffirait probablement pas à un recensement exhaustif !)... je m'y serais bien collé, mais ma documentation est vraiment trop fragmentaire !

[Rockandrail]

Qui a dit que Son immensité Rockandrail n'a pas prévu d'aborder la série 99?

[Rockandrail]

Mais poursuivons:

H198

6-3) BR 98² – ex old. T 3

A peine deux ans après la commande des machines Bn2 de classe T2, futures BR 98¹, Les chemins de fer de l’Oldenbourg passaient commande auprès de Hanomag d’une version à trois essieux accouplés à des fins de renforcement des services de triage et de desserte locale.
Dérivée de la T3 prussienne, la machine fut livrée en 12 exemplaires par Hanomag entre 1898 et 1901. Une commande de trois machines supplémentaires intervint en 1909. Ces locomotives, mises en service sur une période de douze ans, furent, conformément à la tradition de l’Oldenbourg, et tout comme leurs petites sœurs T2, baptisées, cette fois-ci de noms d’oiseaux ! La première, en 1898, future BR 98 201, fut appelée « SPECHT » (Pic) ; la dernière en 1909, future BR 98 215, fut appelée « HÄNFLING » (Linotte). J’ai également pu identifier une machine « SPATZ » (Moineau), BR 98 204 et une « SPERLING » (autre traduction de Moineau) , BR 98 213.

Les chaudières des T2 et T3 étaient d’une construction très voisine. Les surfaces de chauffe et de grille étaient identiques. Du côté des performances, les machines ne présentaient pas non plus de différences. L’intérêt de la T3 résidait davantage dans une masse d’adhérence de 4,4t supérieure à celle de la T2 pour une charge par essieu inférieure de 3,2t.

Les locomotives livrées entre 1898 et 1901, numérotées 123 à 146 en Oldenbourg, puis 98 201 à 98 212 à la DRG étaient légèrement différentes des trois machines supplémentaires livrées en 1909 (numéros Oldenbourg 194 à 196, DRG 98 213 à 215). Alors que les douze premières machines avaient été conçues dans un but mixte de service de triage et de trafic local, les trois dernières livrées en 1909 avaient été strictement réservées au triage. De ce fait, elles avaient vu leur surface de grille réduite de 1,35 à 1,01 m2, et leur surface de vaporisation réduite de 59,1 à 57, 2 m2. La réduction de la surface de chauffe avait réduit de 230 mm la longueur de la chaudière des trois dernières machines par une réduction de la longueur des plaques tubulaires.

Les machines étaient équipées de freins à câbles de modèle Heberlein et de freins à air comprimé. Comme sur les T2, sur les T3 livrées entre 1898 et 1901, le réservoir d’air comprimé était disposé sur le sommet du foyer. Sur les trois machines de 1909, il était installé à l’horizontale, fixé à l’extrémité du cadre sous l’abri. Les machines n’avaient pas de dôme de vapeur, la commande de régulateur étant installée dans la boîte à fumée.
Le carnet de bord des machines ne fait pas mention des performances. Il est cependant probable qu’elles s’alignaient sur le modèle des T3 prussiennes. La vitesse maximale était de 45 km/h

+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+

L’inscription des locomotives T3 de l’Oldenburg à la DRG ne fut qu’administrative. Leur numérotation fut bien enregistrée mais les machines ne portèrent jamais de plaques de la DRG. La plupart furent vendues dès 1918 à des compagnies privées comme locomotives industrielles. D’après des sources Est-allemandes (Holzborn/Kieper), la machines numéro 138 « MEISE » (Mésange), BR 98 210 à la DRG, numéro de série Hanomag 3421, aurait effectué du service à plusieurs endroits comme locomotive de travaux en DDR, renumérotée BR 89 7577, pour finalement être ferraillée en 1962.

Catégorie : Cn2
Distribution : L33.11
Diamètre des roues motrices : 1100 mm
Vitesse maxi : 45 km/h
Fabricant : Hanomag
Première mise en service : 1898
Tender : 0,9t de charbon
Nombre total construit : 15
Nombre intégré à la DRG : 15
Numérotation : 98 201 à 98 215
Dates de réforme : 1962

old. T3 numéro 124 « STAAR » (Hanomag 3201/1898) – future BR 98 202