Secondaires Ardéchois

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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Le sainto-jurassien
17 Mai 2011, 22:39

Mais bien sûr que ce fil est intéressant ! 8-)

Dans la catégorie le saviez-vous : la location de deux locomotives 130T Piguet n°10 et 12 à la Régie des Voies Ferrées du Dauphiné en 1920-1921, afin de pallier dans l'urgence le manque de locomotives en état de marche sur ce réseau.
Malgré certains défauts, comme la rupture régulière des tubes à fumée et des ressorts de suspension (l'état de la voie était déplorable à cette époque), la Régie passa par la suite commande de trois 130T du modèle Vendée à Piguet dans le courant de l'année 1920.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
03 Juin 2011, 16:32

Nouveau départ vers Boffres, le prochain arrêt est à 5 km également.
Nous avons pris un peu en retard sur l’horaire, à cause d’une chute de timbre, due à une fuite de vapeur inopinée. Réparée provisoirement avec une pâte de farine, qui sert aussi à l’occasion à étancher les alambics de fortune, ou plutôt de gens d’infortunes, ce qui leur était bien utile pour faire une gnôle, destiné à soigner tous les mots et même se gargariser en cas de mal de dents, bien évidemment la potion magique restait très souvent aussi dedans (le gosier).
De mauvaises langues vous diront que si la réparation a tant durée c’est qu’il a fallu trouver un spécialiste de la pâte à joint locale et aussi par politesse, gouter à son élixir médicamenteux, d’autant que le jeune chauffeur amoureux, avait aussi mal aux dents.
Quoi qu’il en soit notre train arrive bien en gare de Boffres, elle aussi de type normalisé T.A. qui ne tient aucun compte (pas plus qu’ailleurs) de l’architecture locale. Elle est desservie par seulement deux voies et deux tiroirs dont un pour le quai à marchandises.


Vous remarquerez que la seule ressemblance en gare, avec son frère voisin CFD Vivarais, ce sont les commandes d'aiguillages

C’est le point culminant de la ligne à 670 m., environné de bois de châtaigniers, prés et rivière. La commune d’environ 700 hab., est un ancien village féodal fortifié datant du XIIe siècle, aux nombreux vestiges de fortifications et ruines du château fort. Un donjon circulaire, en granit rose habille son sommet. De loin, il ressemble à une crèche provençale, sans Fadas, bien qu’en Ardèche tout homme qui y demeure, y soit ravi
Boffres village_article_3.jpg
Boffres Village doc Pmalfay

Les autres et ils sont nombreux sont descendus à la ville, « manger du poulet aux hormones. Pourtant que la montagne est belle, comment peut on s’imaginer … » comme le chantait si justement Jean Ferrat.
Il faut vous dire que cette modeste commune, qui ne l’est pas, possède divers châteaux :
le château des Faugs, demeure familial du compositeur Vincent d'Indy.
Le château de Cachard, maison forte des XVe et XVIe siècle. En 1786, le jeune lieutenant corse dont le nom n'était pas encore francisé Napoleone di Buanaparte y aurait séjourné à plusieurs reprises car il était l'ami d'Annet Christin Bouvier, comte de Cachard et lieutenant d'artillerie à Valence.
Le Château Périer
Les Maisons fortes Tardivon, Chabret, Gleize et ferme du Temple.

Normalement et malgré les richesses patrimoniales, l’arrêt à cette gare ne devrait pas être très long car machine et équipage se sont ravitaillés à Alboussière.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar malletslm
03 Juin 2011, 17:50

Lavoie Desonmètre a écrit:(...) Le château de Cachard, maison forte des XVe et XVIe siècle. En 1786, le jeune lieutenant corse dont le nom n'était pas encore francisé Napoleone di Buanaparte y aurait séjourné à plusieurs reprises car il était l'ami d'Annet Christin Bouvier, comte de Cachard et lieutenant d'artillerie à Valence...

Celui-là aura décidément marqué l'histoire locale: il me semble me souvenir d'une histoire (qui est peut-être une légende ?) qui lui attribuait l'escalade de la vertigineuse falaise :shock: sur laquelle est juché le château de Crussol, peut-être bien en compagnie du second...

En tout cas, la promenade le long de la ligne est toujours aussi intéressante et... instructive ! :cool:
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
03 Juin 2011, 18:21

Je ne connais pas cette page d’histoire de France, d’accès au château de Crussol par la falaise (cela doit être corsé, même pour un jeune lieutenant, surement plus apte à escalader quelques gourgandines locales).
Je pense qu'ils sont beaucoup plus nombreux, à avoir du faire, contraint ou forcé le trajet inverse, qui est parait il beaucoup plus rapide.
:mort:
Modifié en dernier par Lavoie Desonmètre le 06 Juin 2011, 11:08, modifié 1 fois.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar malletslm
03 Juin 2011, 18:57

:mdr: :mdr: :mdr:

De mémoire, je crois bien avoir lu ça dans un "guide vert" des années 70... et l'anecdote - effectivement sujette à caution quand on connaît l'endroit :!: - court apparemment toujours puisque je viens de retrouver sa trace dans ce petit guide touristique daté de 2008: http://www.valencetourisme.com/pdf/bonapartedrome.pdf, on la trouve en page 6...

On nous précise même les dates : 1786 pour des mesures, 1791 pour l'escalade :



Si le pied de Bonaparte avait été plus court moins assuré, le cours de l'histoire aurait-il pu changer... à Saint Peray ?


Mais bon, je m'en veux de ce "rebroussement" vers St Peray : revenons à Boffres, et ses châteaux que je ne connaissais pas ! :cool:
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
03 Juin 2011, 19:31

Merci pour cette page d'histoire,
Nous Ardéchois allons très peu nous cultiver de l'autre côté de Rhône, car à ce qu'il se dit :
Dieulefit Crest Tain (le Drômois)
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Cefede07
03 Juin 2011, 19:34

Mon cher Lavoie Desonmètre, je ne suis pas trop d'accord sur l'excuse du retard sur l'horaire due soi-disant à une chute de timbre en raison d'une fuite de vapeur inopinée. Je m'explique en regardant l'excellent document qui représente un train stationnant en gare de Boffres, on aperçoit des drapeaux sur la machine, ce serait ni plus, ni moins que le train inaugural du 2 mars 1910. Le retard est simplement due en raison d'un arrêt prolongé au Restaurant du Pin, il ne faut pas oublier que le célèbre "Mousseux de Saint-Peray" existait déjà !

Avant d'arriver à la gare de Broffes pourvue la voie décrivait un arc de cercle. Voici deux documents sur cette arrivée bucolique dans la campagne ardèchoise.

Collection Michel Pin

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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
06 Juin 2011, 11:12

Merci Michel, pour ces deux CP de Boffres.
Modifié en dernier par Lavoie Desonmètre le 06 Juin 2011, 19:25, modifié 1 fois.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
06 Juin 2011, 11:23

Fini les rudes rampes, de cette belle montagne.
Nous redescendons sur Les haltes, du Col de la Justice perdue au milieu apparemment de nulle part, puis celle de Château Neuf de Vernoux, ancien bourg fortifié surmonté d’un donjon carré, avant de remonter légèrement par une superbe ligne droite de 1Km.251, la plus longue depuis St Péray en direction du chef lieu du canton terminus du parcours.
Après avoir franchi péniblement les 31 Kms tourmentés, parcourus en temps normal en 2 heures 03minutes, à la vitesse moyenne de 15 km/heure.
Nous voici arrivés à Vernoux-en-Vivarais,


Le bâtiment de gare est similaire aux autres, équipé de 4 voies, dont une pour desservir la halle marchandises et une autre donnant accès au pont tournant et à la remise à locomotive, nous y trouvons aussi un château d’eau et l’indispensable café de la gare en bout de voies.

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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
06 Juin 2011, 19:41

Vernoux en Vivarais est une petite ville de 2 000 habitants, surplombant la vallée du Rhône pratiquement à la latitude de Valence. Sa commune s’étend entre les vallées du Doux, deservie par la ligne CFD Tournon - Le Cheylard et la vallée de l’Eyrieux, par la Ligne CFD, La Voulte sur Rhône - Le Cheyard . Ce plateau est situé à une altitude moyenne de 600m. Les montagnes qui l’entourent forment un cirque d’environ 8 km2. Le village au centre, se trouve sur une sorte de mamelon, appelé plateau de Vernoux, Il est bordé au sud ouest par la Dunière qui se verse dans l’Eyrieux. Au nord, le Duzon, qui se jette dans le Doux, y prend sa source.




Le village est reconnaissable au loin par son clocher néo-gothique, le plus haut du département, son temple et lui aussi un des plus important, ce qui laisse comprendre, qu’ici aussi, les guerres de religions, n’ont laissé personne indifférent, « chacun cherchant sa voie ».


C’est un chef lieu de canton de 3660 habitants. Il concentre une partie des activités du territoire : agriculture, artisanat, industries, tourisme et commerces divers.
Première "station verte" labellisée de l’Ardèche, Nous y trouvons plusieurs châteaux qui défendaient le lieu. Aujourd’hui, c’est une des portes du Parc Naturel Régional des Monts d’Ardèche.
Pays de François-Antoine Boissy d'Anglas, né dans une famille protestante, en 1756 à Grimaudier, sur la commune voisine de Saint-Jean-Chambre,.
Il fut à la fois : homme politique, législateur, homme de lettres. Son existence fut marquée par la Révolution Française, au cours de laquelle il fut au premier rang des seconds rôles représentatifs.

Ici immortalisé dans un tableau d’A.E. Fragonard (Paris Musée du Louvre)
Le 20 mai 1795, Boissy d'Anglas saluant la tête du député Féraud
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