Après les ponts du Rhône et celui du 1er mai, nous voici reparti sur une portion de ligne beaucoup moins pentue, traversant un plateau presque plat, comme ils peuvent l’être en Ardèche.
Notre petite locomotive à vapeur, est une130T Piguet N°4 de 22t à vide, mise en service en 1910, épaulée sur la ligne, par les N°5 et 6, puis rejoints par les N°1 et 7, toutes issues d’une lignée de 12 machines construites à Lyon, pour la Cie des T.A.
Notre vaillante bouillote apprécie ce faux plat qui lui permet de se refaire le timbre de voie bien évidemment.
Vap 130T Piguet N°4 TA gare de Vernoux CPA Col Pmalfay
Après 2,5 km, nouvel arrêt à la station du Fringuet. Une minute d’arrêt réglementaire. Toutefois si l’on se rapporte au cliché ci-dessous, celui-ci sera surement prolongé, car deux dames pour vingt messieurs fringants semblent poser pour la photo souvenir, peut être à l’occasion de l’ouverture de la ligne ?
Le Fringuet T.A. Halte CPA Col Pmalfay
Le Fringuet, station à 577m d’altitude, bizarrement desservie en 1927 et 1928, les mercredis et dimanches.
Selon deux documents horaires, trouvés aux Archives Départementales 07, libellées «Chemins de fer départementaux ; Chemin de fer de la Drôme ». Nous trouvons sur l’un, deux compagnies pour une même prestation ?
Le document de 1927, relève du Registre du commerce de Romans Drôme, mais aussi de la Seine
Il semblerait donc d’après cet horaire de 1927, qui correspond à l’année de mise en service de la ligne des Tramways électriques VSP, Valence – St Péray, que cette désserte Valence - St Péray – Le fringuet était assurée conjointement par les T.A. et C.D.
Doc Horaire 1927 AD07 Col Pmalfay
L’autre document horaire de 1928 seul le nom des Chemins de fer départementaux, figurent sur l’horaire. A cette période et depuis 1922 les CFD Vivarais Lozère, étaient les gestionnaires des T.A. et comptaient sur l’ouverture de la ligne VSP St Péray, pour déplacer leur tête de ligne de St Péray à Valence
Doc Horaire 1928 AD07 Col Pmalfay
Il semble aussi évident que les C.D., trouvèrent en 1927, un intérêt à prolonger leurs services jusqu’à St Péray à seulement 5 Km, c’était une ville toute proche de valence,: agréable, avec ses châteaux de Crussol et Beauregard, son thermalisme de bains résineux et ses vins renommés, de St Péray et Cornas. De plus sa gare PLM permettait la liaison entre les villes et villages, rive droite de la Vallée du Rhône.
Par contre, pourquoi le prolongement de cette prestation au de là de St Péray, sur 13 Km de ligne, très peu peuplée, difficile d’accès et loin de tout, sauf du célèbre restaurateur 3 étoiles Maurice Pic, à la côte du Pin ?
L’horaire mentionnait un seul train, qui arrivait au Fringuet à 12 h et redescendait à 12H10.
Cette interpénétration des réseaux était réglementaire, puisque lors de l’établissement de la ligne des Tramways électriques VSP, financée conjointement par les deux départements, l’intrusion des T.A. et C.D. était prévu au de là de leur terminus respectif.
A cette époque les CFD avaient mis en service, un Autorail Saurer sur leurs lignes en basse Ardèche, ils le transféreront en 1927 sur la nouvelle liaison Valence - St Péray - Vernoux, il pouvait être retourné sur la voie, comme les De Dion Bouton. Les temps de parcours étaient raccourcis de près de 15mm, et le repositionnement pour redescendre, à 10mm.
Auturail Saurer Montage plan JP Soudet photo Saurer CFB sinilaire au CFD. Col Pmalfay
Cet autorail Saurer TM 22 de 55Cv à 2 essieux, mis en service en 1924, fonctionnait au benzol, « combustible liquide utilisé dans les moteurs à explosion; mélangé à l'alcool » le compartiment voyageur 2cl à 16 pl. assises, l’accès se faisait par la plateforme arrière, derrière le conducteur, le compartiment fourgon équipé de 4 strapontins, la capacité maximum de transport était de 30 personnes. La vitesse possible 50Km/heure. La caisse était Verte et crème
L’essieu avant un peu chahuté par la voie, fut remplacé en 1925 par un boggie.
A la fermeture de la ligne au voyageurs au 1er janvier 1929, cette autorail fut adjugé à la maison Worms qui le céda au Département d’Indre et Loire ou il rejoignit son frère TM 21.