par Undertaker
21 Avr 2012, 09:40
Bonjour à tous,
La peinture à l'aérographe est une discipline qui, comme on l'entend souvent, rebute quelque peu. Or il me semble que lorsque l'appréhension est vaincue, il faut se lancer. Il y a aussi un truc à faire: c'est d'acheter dans des bourses d'occase des caisses de matériel obsolète vendues pour quelques €, inférieur ou égal à 5 ; ça permet de se faire la main. Quand le "truc" est recouvert de plusieurs couches, c'est soit "poubelle", soit on trempe dans le diluant et c'est reparti.
Le résultat obtenu est le fruit d'une équation à plusieurs variables, qui sont:
- L'aérographe: il en existe de plusieurs sortes, plus ou moins performants, plus ou moins chers. J'ai débuté avec un pistolet Humbrol dont on atteint vite les limites. Il est à peine plus performant qu'une bombe de peinture. Néanmoins, il diffuse la peinture de son choix et on peut varier la pression de l'air. Puis, je suis passé au Passche de la série V. C'est un aérographe à double action, à savoir que le bouton de commande permet de jouer sur le débit d'air et le débit de peinture. Il m'est également arrivé d'essayer un aérographe Aztec dont le corps est en plastique et sur lequel les buses sont interchangeables, un peu à la façon des plumes Rotring. Je ne m'y suis pas fait du tout. Par contre, je crois me souvenir que Bernard Ciry m'a dit qu'il lui convenait.
Pour l'achat d'un aérographe, on peut faire confiance au vendeur qui théoriquement sera capable d'aiguiller le client vers l'outil qui correspond le mieux à ses attentes. En général, dans les expos (surtout parisiennes) la société "Aérographes Services" a un stand. Son animateur est compétent, je crois même qu'on peut s'inscrire à des cours de peinture à l'aérographe.
- Le compresseur d'air: il en existe de plusieurs sortes. Mon premier compresseur a été "home made". Il était constitué d'un compresseur de réfrigérateur de récup., d'un réservoir d'air de 15 litres et de manostats et détendeurs. Quand j'ai été un peu plus "à l'aise", j'ai acheté un compresseur du commerce dont le réservoir a une capacité de 50 litres. (important, la capacité du réservoir suivant les travaux envisagés). Mais pour du modélisme, on peut se contenter de bien moins.
- La peinture: comme je l'ai dit plus haut, j'ai banni la peinture diluable à l'eau : certains s'en accommodent parfaitement, moi pas. Je "sens" mieux les peintures à solvants. HMC utilise de la peinture cellulosique, je ne l'ai jamais essayée. Soit on l'utise direct sortie du pot, soit on compose son mélange. Avant de la passer, penser à peindre un échantillon, ne serait-ce que pour vérifier que la teinte convient une fois séche. Je dilue toujours à au moins 50%, autrement dit une part de diluant pour une part de peinture. Une peinture pas assez diluée peut être responsable d'un effet peau d'orange.
- La pression de l'air: il est nécessaire de l'ajuster en fonction du travail à réaliser. Trop de pression c'est de la peinture gâchée ou de la peinture entassée. Pas assez de pression, c'est le risque du "crachotis".
- La distance entre la buse et l'objet à peindre: on peut travailler à 30 cm, mais aussi à 1 cm. Tout dépend de l'effet recherché. Il y a un exercice intéressant à pratiquer, juste histoire de se familiariser avec l'aérographe : c'est d'écrire ! Je me suis essayé à écrire, comme si cela sortait d'un stylo avec une pression de 1,5 bar en amont de l'aéro, le buse à 1 cm du support. Il faut avoir la pression du doigt légère, tant pour l'ouverture du débit d'air que pour l'ouverture du débit de peinture. Eviter le Chablis dans les moments qui précèdent.
- L'environnement: je privilégie un endroit propre, un local sans courants d'air qui évitera la projection de particules de poussière avec la peinture et tempéré (18 à 22°c) et un filtre sur le nez. Pour une utilisation intense, la cabine de peinture et recommandée tout comme les protections sanitaires.
Je pense ne rien avoir oublié ! Ah si : le talent de l'opérateur. Cette notion est bien vague et non modulable. Pour l'anecdote, lorsque j'ai repeint les lanterneaux de toiture des CC 6500/21000, HMC m'avait complimenté. Je l'ai incité à en faire autant. Il m'a répondu: "mais, tu sais peindre" ! J'en suis resté (et y reste encore) sur le cul. Moi qui ai toujours considéré qu'il est bien meilleur que moi. Comme quoi...
UTKR