Bonjour à tous,
Après mon malencontreux post sur les 2D2 5400 (dont je n'imaginais pas les répercussions qui s'en sont suivies avec certains messages auxquels je n'ai pas tout compris) le calme étant revenu, je reprends ce fil sur la peinture. Ce qui va suivre a été réalisé sur du matériel américain à l'échelle 0 locale, à savoir du 1/48ème.
Aux Tazunis, il est fréquent qu’un modèle soit édité en « limited run ». Si on rate l’occase, on est bon pour poireauter un hypothétique retirage qui ne viendra peut-être jamais. Alors, reste la solution de se retourner vers la version « undecorated », commander les décalcomanies et les peintures pour réaliser le modèle chéri, mais en version home made. Tous les wagons en photos ci-dessous sont de la marque Intermountain Railway Cy, qui aujourd’hui a abandonné l’échelle 0 et ne produit plus que du H0.
Les modèles présentés servent de support à la description de la pose de décalcomanies. De nos jours, on trouve de plus en plus de décalcomanies détourées ce qui, à l'époque où j'ai peints les wagons, n'existait pas : il y avait toujours le film support qui dépasse du motif et qui laisse cette fameuse auréole brillante. Pour éliminer ce défaut, il n'y a qu'une solution : peindre avec une peinture brillante, donc de la glycéro. En ce qui concerne les teintes anonymes (noir et blanc en particulier) j'utilise de la Humbrol gloss diluée soit au white-spirit, soit au diluant universel, que l'on trouve dans les grandes enseignes de bricolage (je préfère le diluant universel car le temps de séchage est un peu moins long qu’avec le white). Par contre, si des parties noires (châssis, bogies) ne doivent pas recevoir de décalcomanies, je les peints directement en 85 Humbrol satiné, dont je suis fana de cette référence.
Lorsque le modèle est bien sec suite à la mise en peinture à l’aérographe des diverses zones, on passe à l’étape de la pose des décalcomanies. Pour ces wagons américains, son fabricant -Microscale decals en l’occurrence- fournit toujours un schéma de peinture et d’emplacement des inscriptions, parfois même une photo du prototype réel : ça, c’est très ricain ! On découpe le motif à décalquer de sa planche support, en essayant toutefois de coller au plus près du motif. Une fois trempée dans l’eau, on fait glisser la décalcomanie sur le modèle. Puis à l’aide d’un pinceau mouillé appliqué sous le motif, on peut toujours en ajuster son emplacement définitif. Dans la foulée, on badigeonne avec un pinceau à poils souples la décalcomanie avec de l’assouplisseur (également appelé ramollisseur). Ce produit, comme son nom l’indique, va ramollir la décalcomanie. Assez rapidement, on la voit se mettre à friser, à épouser les formes et les reliefs : il ne faut surtout rien faire, au mieux percer avec une tête d’épingle d’éventuelles cloques. Au fur et à mesure du séchage, qui peut prendre un certain temps, la décalcomanie va se tendre et au final ressembler à de la tampographie. Une fois l’ensemble bien sec (attendre 24 h s’il le faut) il suffit de vaporiser un vernis mat ou satiné sur l’ensemble du modèle pour obtenir un rendu final homogène suivant ses goûts.
Deux box cars du UP. Les filets sont réalisés en décalcomanies, tout comme les inscriptions.
Deux reefers sur lesquels, grâce à l’assouplisseur de décalcomanie, le résultat final est comparable à de la tampographie industrielle, sur les rivets en particulier.
Un reefer et un box car : le box car est gris aluminium. J’avais des craintes pour la visibilité du film des décalques, finalement, il n’en n’est rien. Le reefer a reçu une très fine patine.
Deux autres box cars du WP. Pour moi, les wagons du Western Pacific sont parmi les plus beaux. J’en ai d’autres exemplaires (dont des orange avec plume gris métallisé) mais qui sont des modèles du commerce, donc HS avec le présent sujet.
Une UM F7A + F7B. Ce sont des modèles du commerce de la marque P&D Hobby Shop (rien avoir avec notre Mc Do national !). Les caisses sont d’origine Atlas (Roco pour les US) et les châssis et bogies en laiton et bronze d’origine coréenne. Le moteur est l’incontournable Pittman américain et la transmission est constituée de pièces de la marque américaine Weaver. D’origine, la F7A est motorisée, la F7B est dummy : j’avais acheté l’ensemble 700 USD. Comme la F7B non motorisée me faisait pitié, j’ai trouvé à Paris (aux Cheminots) une GP 38 pour 1300 FF (200€). Ainsi, j’ai récupéré toute la motorisation et la transmission pour motoriser la F7B : les ricains sont les champions de la standardisation.
Matériels du commerce (les deux Diesel) et deux wagons (caboose et box car) peints par mes soins. Ici, pas de polémique autour du vert glauque clair ou foncé, pas assez ceci ou cela. Pour les modélistes ricains, les teintes sont établies pour tout le monde et l’ensemble cohabite à merveille quelle que soit l’origine. Je suppose que les ricains doivent aussi d’engueuler sur les fora, mais sûrement pas à cause des teintes foireuses de nos HJ et autres LSM.
Pour le caboose, j’étais en manque de filets rouges. Il suffit de peindre à l’aérographe une partie d’une feuille de décalcomanie vierge (aplats de vernis en vente chez certains marchands de maquettes plastique au format A4), de découper la bandelette nécessaire et de la poser suivant la méthode décrite ci-dessus. Toutefois, si les bandelettes sont posées en plusieurs morceaux bout-à-bout et compte tenu que la décalque va se tendre en séchant, il est nécessaire de prévoir un très léger recouvrement des motifs, ce qui évitera de voir un éventuel jour de raccordement. La méthode des bandelettes endécalcomanie peinte est très facilement adaptables à nos modèles français, je pense aux diesel verts à bandes jaunes, type BB 63000 ou locotracteurs.
Même chose pour cette RS3 de Weaver et cette GP7 d’Intermountain. Les teintes collent à merveille, je me suis essayé à une patine discrète (je préfère en général le bling-bling) avec des terres à décor et très peu d’aérographe.
Très légère patine à la terre à decors.
A+,
UTKR