Bonjour à tous,
Cette contribution n’est pas à proprement parler une description des travaux de peinture tels que je les pratique (les ai pratiqués), mais plutôt une sorte d’incitation pour convaincre les plus indécis, sans aucune connotation avec l’entre deux-tours d’une élection. Je salue également Jean qui se joint à nous pour présenter ses travaux sur une 16000.
Comme j’ai l’esprit libre en ce moment, je vais orienter mon texte sous une forme narrative, un peu comme le voyage virtuel que R424 ne fera peut-être jamais et comme je ne le ferai sûrement pas.
Nous sommes dans la deuxième moitié des années 70 et je quitte de temps en temps mon espace professionnel pour une visite à Michel Lamarche (cf. forum Ferrovissime, sujet « hommage aux illustrateurs ferroviaires »). Un jour, le « barbu », comme Jacques Beffara le surnommait (ils travaillaient tous deux dans le même bureau) me fit découvrir un n° de Model Railroader dans lequel, en milieu de cahier, se trouvait un poster couleurs sur 3 pages d’une GS4 du SP (Southern Pacific) en livrée Daylight. Ce poster était à l’échelle du 0 et il est à présent rangé dans mon jardin secret. Le père Lamarche m’a filé le virus pour cette locomotive, disons ad vitam aeternam.
Quelques années plus tard, je voyageais 2 à 3 fois par an à Londres pour aller y acheter des trains. Je me rendais à la gare de King’s Cross où il y avait deux boutiques qui vendaient des trains 100% British. J’y ai aussi connu l’engouement pour le LMS (London et Midland Scottish Ry). Et puis, perpendiculairement à la gare, il y a une rue qui monte légèrement, Pentonville Road, où presque tout en haut il y avait une boutique qui vendait essentiellement des trains US. Au début, j’y ai acheté une ou deux locomotives Atlas (du Roco US), mais surtout des cartes postales, au format 13x18 (grosso modo) illustrant des GS4 seules ou en tête du Daylight (train reliant LA à SF). De retour à Paris, je les ai montrées à Michel Lamarche. Il les a regardé avec attention et a fini par me dire « Y a des mecs qui ont eu la chance de voir passer ça ! ». Il n’en fallait pas plus pour que ce train devienne une passion, voire une quasi fixation.
Lors du voyage Londonien suivant, j’ai acheté une GS4 de chez Bachman et 6 voitures du Daylight de chez Athearn. A cette époque-là, le matériel Athearn était vendu sous la forme de kit à l’américaine, à savoir que vous trouvez dans la boite une caisse complète décorée, 2 bogies, des vitrages, une tôle de lestage, des attelages et 6 vis pour assembler le tout. Par contre, faut pas être trop regardant sur la fidélité des modèles ; dans une gamme, il y a 5 ou 6 types de voitures, (très) raccourcies et qui sans vergogne, supportent les couleurs de toutes les compagnies ferroviaires possibles et imaginables. Bref, cette rame offre le double avantage de tenir sur une voie en vitrine et de pouvoir circuler sur un réseau type ovale-sur-moquette. Rapidement, la GS4 a les bielles qui cognent, les roues qui tournent en patate jusqu’à la casse des essieux : du matos chinois d’il y a 25 ans ! Frustré que je suis !
J’apprends, par je ne sais plus quel canal, que Pierre Vercelli, fondateur de Métropolitan, vend du matériel en laiton, dont une GS4 de KTM, modèle dans la mouvance des années 70 et du même tonneau que la 241 P Fulgurex de R424 avant modif.. Je me rends à Lausanne et je craque la tirelire pour la belle. Enfin, quand je dis « la belle », il s’avère qu’au réveil elle n’est pas si canon que ça. Et c’est là, que lors d’une expo Porte de Versailles (avant l’appellation Mondial de la Maquette) j’achète un aérographe Paasche. Après démontage complet de la machine et du tender, j’ai plongé les pièces peintes dans du décapant (plus précisément du Tiflex 4906 qui est un retardateur de séchage d’encres d’imprimerie. Ce truc décape beaucoup et n’attaque pas le plastoc). J’en ai profité pour reproduire la timonerie de frein du train moteur et du bogie avant de la machine. Puis, j’ai repeint l’ensemble : c’était ma première incursion dans la peinture d’un modèle, c’était aussi ma première locomotive en laiton.
Bien évidemment, la machine ainsi améliorée se trouvait en décalage avec les voitures Athearn. Alors, je me suis procuré de la documentation et ai entrepris la réalisation du train. Le tout est issu de voitures Rivarossi américaines plus ou moins charcutées. Tout est faux, je le sais, mais je m’en contente ; par contre les bogies sont conformes, je les avais commandés chez un artisan californien. A titre comparatif, c’est comme si on faisait un Capitole avec des voitures DEV au lieu de voitures UIC. Depuis, MTH et BLI se sont lancés dans la reproduction du Daylight. Entre les séries épuisées un coup chez l’un, un coup chez l’autre, j’ai décidé de ne pas investir dans un Daylight conforme, je me contente de ma rame approximative : après tout, j’en ai la vision de l’esprit, comme dit ITXASOA. De plus, j’économise pas loin de 800 €, rien que pour les voitures.
La GS4 KTM relookée.
La GS4 est une Northern semi-streamlined. A mon goût, on est proche de la perfection esthétique.
Qui veut de la documentation sur ce train ? Un ouvrage au format 29 x 22,5 cm de 656 pages lui est consacré.
Un couplage double de voitures articulées « Chair » (places assises).
Une voiture « Chair » et le « Parlor/observation ».
La voiture mixte « Baggage » placée toujours derrière la loco et la voiture « Tavern ».
Le couplage triple « Diner/kitchen/lounge ».
La rame complète : un ruban de 3,31 m de long à l’échelle H0.
A+
UTKR