par POMidi
25 Nov 2014, 15:53
Poser la question comme cela, risque d'apparaitre comme un parti pris, en faveur de ceux qui font tout actuellement pour liquider le rail.
Avec l'embellie depuis les années 80 avec les TGV d'un côté, le succès des TER de l'autre, ainsi que le succès du Tram en ville, le rail avait repris droit de citée en France. Les programmes étaient lancés, les marchés pour les Tranciliens portaient sur 400 rames, 1000 pour le Régiolis et 800 pour le Régio 2N de Bombardier.
En IDF, alors que le besoin sont immenses l'on atteint même pas les 200 Transiliens commandés alors que les banlieue St Lazare, Montparnasse, et Gare de Lyon hors RER D, auraient bien besoin de voir renouveler leur matériel.
Pour les matériels TER c'est pire encore: l'on n’atteint que 184 Régiolis et 129 Régio 2 N commandés. Là aussi les besoins sont pourtant là, notamment en péri-urbain pour le développement des dessertes avec création de véritables RER autour de Lyon, Lille, Marseille ou Toulouse, et pour remplacer le matériel en fin de vie (derniers EAD, Z2, RIO et RRR, rame Corail régionales). Pourquoi cela ne se fait pas alors que les régions étaient bien parties pour aller au bout de ce processus de renouvellent complet des TER ? Tout simplement parce que l'état leur a coupé financièrement les ailles, d'abord avec la réforme de la fiscalité locale, puis avec l'abandon, par "Sainte Ségolène" de l'écotaxe. Cet impôt prévu par le "Grenelle de l’environnement" devait permettre de financer l'investissement dans les transports collectifs en taxant les camions qui utilisent les routes non soumissent à péage. Cette taxe avait le mérite de s'appliquer, également, aux camions étrangers, qui encombrent les routes Françaises pour traverser le territoire (trafic péninsule ibérique - nord de l'Europe notamment). Des taxes semblables sont en vigueur avec succès dans d'autres pays, notamment en Allemagne, et y jouent un rôle positif. D'ailleurs l'Alsace, qui de ce fait subit un fort trafic poids lourd de transit, demande, à cors et à cris, depuis longtemps, d'appliquer une écotaxe.
Le Grenelle de l'environnement avait aussi prévu le développement des projets de Tram: pour les mêmes raisons ceux-ci ne sont plus financés et c'est le produit phare d'Alstom, le fameux tramway Citadis qui est ainsi directement menacé.
Tout cela pour quelques bonnets rouges, et surtout pour la coalition de circonstance des lobbys routiers et agricole, une mesure votée et acceptées par tous, a été abandonnée, au mépris de la démocratie et des évidences économiques, mettant en péril l'une des dernières industries manufacturière qui restait debout en France.
Là dessus se rajoutent tous ceux, qui pour des raisons diverses crachent sur le TGV. Après l'embellie des années 80 à 2010, maintenant l'on est revenu aux fermetures de lignes, aux réductions de dessertes et à la mise en avant de l'autocar. Et cela sous un gouvernement socialiste, les prétendus écologistes faisant partie de la majorité présidentielle.
Voilà, pour une explication de ce qui se passe dans l’industrie ferroviaire Française.
Merci d'avoir mis ce sujet en avant.
Salutations amicales.
Pierre
Grand commandeur de la banane jaune