par dedion204
10 Mar 2016, 16:59
RE
A ça y est je me souviens,
Je crois que normalement on pourait demander à cette famille.
Bon cette fois j’arrête de râler, en espérant que vous comprendrez. Ces faits sont des faits publics, et il n'y a aucune raison pour que vous ne les connaissiez pas
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Un héritier Schlumberger attaque la BNP
Héritier de la famille Schlumberger, Kléber Rossillon a perdu plusieurs millions d'euros dans l'affaire Madoff. Conseillé par Me Metzner, il a porté plainte contre sa banque, la BNP, pour faux et usage de faux. Choqué par le procédé, celle-ci lui a, en quelque sorte, rendu la pareille en déposant à son tour plainte, pour dénonciation calomnieuse.
Kléber Rossillon a porté plainte contre sa banque. Paru dans leJDD
Kléber Rossillon a porté plainte contre sa banque. (Reuters)
Plainte contre plainte. Kléber Rossillon, un des héritiers de la famille Schlumberger, a perdu plusieurs millions d'euros dans l'affaire Madoff. Pas de chance, son dernier transfert de fonds, de 1,9 millions d'euros, a été passé le 18 novembre dernier, soit moins d'un mois avant que le banquier de New York avoue sa gigantesque escroquerie. Avec son avocat, Me Olivier Metzner, Kléber Rossillon essaie de se retourner contre sa banque, la BNP, et a déposé plainte pour faux et usage de faux. En retour, la banque a déposé plainte, le 25 mars, pour dénonciation calomnieuse, s'estimant victime d'une attaque injustifiée.
"Nous n'avons jamais conseillé à ce client, ni à aucun autre, d'investir dans du Madoff", assure le porte-parole de BNP-Paribas. Jusqu'où ira l'affaire? Au-delà du cas Rossillon, des milliers d'investisseurs français, entre 3 000 et 5 000 selon des estimations de l'AMF, auraient perdu des fonds dans la tourmente Madoff. Et si Rossillon gagne son bras de fer, des centaines se retrouveraient dans son cas.
Un passionné du patrimoine
Fils de Véronique Seydoux, une petite-fille de René Seydoux, qui dirigea le groupe Schlumberger (Chargeurs, Gaumont, Pathé), Kléber Rossillon, un polytechnicien de 54 ans, n'a rien d'un financier de haut vol. Son aïeul, Marcel Schlumberger, avait fait fortune dans le pétrole et l'industrie; lui a pour passion le Moyen Âge. Héritant de sa famille du château de Marqueyssac, dans le Périgord, il a entrepris la restauration du jardin pour en faire un des lieux les plus visités de Dordogne. L'Institut de France, en 2005, lui a confié la gestion du château de Langeais, en Touraine, l'un des plus pittoresques du Val de Loire. Depuis dix ans, Kléber Rossillon préside la Fnassem, la Fédération nationale des associations de sauvegarde des sites et des ensembles monumentaux, et bataille sur tous les terrains des vieilles pierres. "Le patrimoine est ma passion", confie-t-il sans vouloir s'exprimer sur l'affaire. Mais cet argent perdu dans Madoff "n'a rien à voir avec mes autres activités", précise-t-il.
Ses premiers placements dans des fonds Madoff remontent à novembre 2004. Via le service de la BNP chargé de la gestion des patrimoines des grandes fortunes, Rossillon achète des titres de la Sicav Luxalpha, installée au Luxembourg, pour 1 092 080 dollars. "Cette Sicav était un faux nez de Madoff, elle plaçait l'argent dans des fonds de l'Américain", explique un enquêteur. En juillet 2008, deux autres transferts sont réalisés par Kléber Rossillon, le premier de 1 758 725 dollars et le second de 905 093 euros, pour des titres de Groupement financier, un autre fonds investi en Madoff. Le 18 novembre 2008, soit vingt-six jours avant la suspension de la cotation Madoff à Wall Street, le Français achète pour 1 899 998 euros supplémentaires de titres Luxalpha. Soit un total de près de 4 millions d'euros disparus?
Au lendemain du scandale, comme des milliers d'épargnants grugés dans le monde, Rossillon cherche à comprendre. Il écrit à la banque suisse UBS, qui gère au Luxembourg les Sicav Luxalpha et Groupement financier, pour demander des explications. La réponse de l'UBS l'inquiète davantage: "Vous n'êtes pas enregistré nominativement dans les registres des actionnaires des sociétés Luxalpha et Groupement financier." Avec son premier avocat, Me Véronique Lartigue, l'héritier Schlumberger écrit à la BNP pour demander des explications, puis saisit le tribunal de Paris, en référé, le 16 janvier dernier, pour obtenir de la BNP communication des originaux de son dossier. Refus du tribunal, la banque ayant adressé spontanément une copie.
"Certains se sont méfiés, d'autres pas..."
Mais en épluchant les documents bancaires, Olivier Metzner, l'avocat de plusieurs patrons du CAC 40, découvre ce qu'il pense être un micmac. Si son client n'est pas enregistré nominativement dans les registres, BPSS-Luxembourg l'est. "C'est cette filiale de la BNP qui est le véritable actionnaire, insiste Me Véronique Lartigue. Il s'agit à mon sens d'une défaillance dans le système de souscription." Du coup, cette filiale de la BNP doit-elle aujourd'hui supporter les pertes Madoff à la place de son client?
"C'est absurde, réagit Me Bruno Quentin, l'avocat de la banque. Cette filiale est inscrite dans les registres de Luxalpha comme titulaire des titres, mais uniquement parce qu'elle les détient pour le compte de ses clients. Ses clients sont les véritables propriétaires des parts de la sicav. Et d'ailleurs ils sont les seuls à bénéficier des placements." Pour cet avocat, la plainte contre la BNP serait donc "totalement artificielle et infondée": "Dans cette histoire, la BNP n'a fait qu'exécuter les instructions de ce client."
Reste à savoir comment l'héritier des Schlumberger a été aiguillé vers les fonds Madoff et leurs promesses de rendements mirifiques. "C'est toute l'énigme Madoff, confie un banquier spécialiste de la gestion de hedge funds. Dans notre univers, cela fait longtemps que l'on se dit que Madoff promettait de trop belles et trop régulières plus-values. Certains se sont méfiés, d'autres pas?" Pour démêler les choses, le parquet a ouvert une enquête préliminaire et envoyé la brigade financière se faire remettre des documents au siège de la banque.
Plus d'actu finance/économie avec Boursier.com
Laurent VALDIGUIÉ - Le Journal du Dimanche
dimanche 12 avril 2009
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