La haute saison se termine, les chantiers de l'hiver se préparent.
Aujourd'hui, après des manoeuves à Chaillevette, petit tour à La Tremblade.
Pour faciliter l'exploitation, le locotracteur BALDWIN a été mis à couvert.
Le Baldwin mis à couvert. Contraste : oui, les deux engins sont Voie Normale
Un aveux hors sujet : cela m'avait fait le même effet à Libreville, en voyant un 63500 à coté d'une CC General Motors, EMD. La brouette, c'était le 63500
L'inspection du Baldwin a permi de découvrir qu'il fallait faire une deuxième culasse, et trois des quatre soupapes grippées ne le sont plus.
Une des quatre bougies n'était pas au même diamètre que ses sœurs, et, plus grave, la boite est abimée, avec des pièces cassées. La solidarité cheminote permettra de voir comment cela était monté, et donc de réparer : il semble rester plus de 20 locotracteurs BALDWIN 50 hp un siècle quasiment après que plusieurs centaines aient été produits. Je suis en train, avec les collègues de la voie de 60 et un "listeur" américain, d'en mettre la liste à jour avec les numéros de construction et le premier client (US Army ou France).
Il semble par contre ne rester aucun modèle 35 hp.
Et il reste le magnifique 125 hp, voie normale d'origine, que nous n'arrivons pas à faire sortir du Musée de Petite Rosselle pour lui souhaiter son centenaire : à la différence du BALDWIN venu à Chaillevette qui a toute sa mécanique d'origine, le 125 hp a un moteur Perkins de 1970 et une boite de la même époque, mais il est littéralement sacralisé par la DRAC Lorraine : pour lui remonter ses marchepieds, réparer la boite chaude et le vidanger, on nous demande la mise en place d'une procédure et de passer de préférence par une entreprise agréée Monuments Historiques. Pour la peinture, on nous a dit préférer qu'on y touche pas et qu'on passe juste un verni. Elle n'est évidement pas d'origine non plus.
Qui paie, qui construit pour que l'engin soit prêt pour "les Commémos" ? C'est en effet l'occasion unique pour qu'il connaisse les feux de la rampe, et donc trouve la volonté, l'énergie et les moyens de renaitre. Ce n'est apparemment pas le problème et cet engin, qui méritait de sortir à la lumière du jour pour son centenaire, rate une UNIQUE fenêtre de tir : il va rester dans l'anonymat et le noir.
Le Musée de Petite Rosselle est aussi désolé que nous.
Ah bon, ce n'est pas politiquement correct de le dire à voix haute ? Oui, mais on sait que "Jaubert est ingérable".
Et pourquoi tu le gèrerais, Jaubert ?
Vive la France.
Nous irons à La Tremblade dans un autre message : les regrets m'étreignent