Secondaires Ardéchois

Les photographies, les récits, tout ce qui concerne le chemin de fer ancien.

Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
28 Avr 2011, 11:14

La ligne N°8, St Péray -Vernoux, de la compagnie des tramways de l’Ardèche –TA- développait 31 km. , sur un profil montagneux, les déclivités atteignaient 52°/oo, pour des courbes de 30m. Ce qui ne respectait déjà pas le cahier des charges prévoyant des rampes de 45/ et des courbes de 40m. La voie était armée de rails Vignole de 20,2 Kg au mètre, avec traverses bois sur ballast ou noyée dans le sol en agglomération, pas toujours équipée de contres rails
Cette ligne fut réceptionnée le 2 mars 1910 et ouverte au trafic commercial le 7 mars 1910. Elle fut la première exploitée des huit lignes des –TA-.


Elle partait de la cour marchandise de la gare PLM de St Péray, longeait le dépôt atelier de la ligne,


Traversait la rue principale, la deuxième photo ci-dessous nous montre un train mixte de 4 véhicules, tracté par une locomotive à vapeur.
Desservait La 1er station St Péray ville, située à 1 km, les locaux n’étaient autre que le rez-de-chaussée d’une maison d’habitation.


A la sortie de la ville la voie laissait l’accotement routier pour parcourir en site propre au PK 2,1, la plateforme à forte rampe et lacets de la vallée du Merdarie, appelé aujourd’hui « chemin du tram », voir photos montrées page 2, par cefede07. Traversait un tunnel de 173 m, montré ci-dessous en construction, la voie de chantier semble être de 0,60m et le moyen de traction à crottin. Ce tunnel existe toujours, mais difficilement accessible a pieds


Un peu plus haut, la ligne rencontrait de magnifiques murs de soutènement et un château d’eau, dont la base maçonnée est toujours visible, en bordure du chemin du tram, à l’arrêt technique de Sauzet, P K 8,109. Puis rejoignait le bord de l’actuelle route départementale 533, Valence-Lamastre, un peu avant le lieu dit la côte du Pin, vue sur les cartes postales du restaurant Pic.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar rabelaisien
28 Avr 2011, 11:34

Quand j'ai fait mes classes * à Valence en 1963, il restait des vestiges de la voie commune à ce chemin de fer et au tramway urbain

* classes : en France, à l'époque où il existait un service militaire obligatoire, formation militaire initiale. J'ai passé 4 mois à Valence, le reste au fort de Romainville.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
28 Avr 2011, 18:35

rabelaisien a écrit:Quand j'ai fait mes classes * à Valence en 1963, il restait des vestiges de la voie commune à ce chemin de fer et au tramway urbain.

Content de rencontrer un classard sur cette ligne.
En 1963, ils m'ont envoyé faire mes classes à Metz, au bord de la Moselle gelée, ou je me contentais de regarder les fers à repasser sur la ligne de Thionville. C'est peut être bien à cause de l'armée Française que je n'ai pas connu ces vestiges Ardéchois plus tôt.

La première halte, Le Pin, au PK 10, 442, comportait une voie de garage, et une alimentation en eau pour les machines (d’après le diagramme ci-dessus). La route à gauche de la voie et celle reliant Valence au Puy en Velay en passant par Lamastre. Au vu de cette photo, nous comprenons que déjà notre brave chemin de fer avait du souci à se faire sur le partage de l’espace disponible


Là, nous allons laisser quelques voyageurs 2 ou 3 tonneaux de St Péray et de Cornas au restaurateur de ce hameau gastronomique. Souffler un peu et refaire de la pression, car nous venons de nous élever de 385m sur 10 Km, en 55 minutes, avec notre vaillante 130T Piguet, qui tractait ce jour là, un train de quatre véhicules à 2 essieux, dont un wagon tombereau, un wagon couvert, une voiture de 35 pl. assises à plateforme ouverte et une voiture mixte fourgon. Toutes deux équipées du frein Clayton, leur aspect extérieur à frises apparentes, tous les véhicules étaient de couleur verte, avec ferrures et châssis noir, comme la machine.



Vous avez dit bizarre !
La ligne aurait été ouverte le 7 mars 1910 et l’horaire ci-dessus n’est daté que du 5 juin 1910 ?
Vous pouvez lire en bas de ce fascicule manuscrit, une note des plus explicites :
« Les correspondances avec la Cie PLM ne sont pas garanties »
Sage précaution de la compagnie pour éviter bien des problèmes.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar montlucon03
28 Avr 2011, 18:43

Bonsoir Pierre, peux tu me dire quel était le tacot qui passait juste après la sortie saint hilaire du rosier direction valence, il me semble avoir vu des panneaux qui annoncent le restaurant du tacot.
Merci
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
28 Avr 2011, 21:38

montlucon03 a écrit:Bonsoir Pierre, peux tu me dire quel était le tacot qui passait juste après la sortie saint hilaire du rosier direction valence, il me semble avoir vu des panneaux qui annoncent le restaurant du tacot.
Merci
montluçon


Bonsoir vailant restaurateur,
A proximité de St Hilaire du Rosier (situé en Isère, en limite de la Drôme,
Hormis la ligne SNCF Valence - Grenoble, il y avait le ch. de fer (métrique) de la Drôme, Valence Bourg de Péage - - Pont en Royans. la commune desservie la plus proche de St Hilaire des Rosier était St Nazaire en Royans
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar POMidi
01 Mai 2011, 17:13

Bonjour,

Si, si l'on suit. Mais difficile d'intervenir quand l'on ne connait pas trop l'endroit et que l'on a pas de doc personnelle.
Ceci dit, cela vaut au moins 3 :applause: :applause: :applause:

Par contre connaissant, un peu, le Valence actuel, une question: par la ligne franchissait elle le Rhône pour gagner l'Ardèche ou partait elle de la rive gauche ? SI elle franchissait le Rhône, par quel pont ?

Milles bravos pour ce fil.

Salutations amicales.

Pierre
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
01 Mai 2011, 18:23

Bonjour,
La ligne métrique franchissait le Rhône sur le pont de pierre qui se trouvait pratiquement à l'emplacement de l'actuel qui rentre en ville, était celle du Tramway Valence St Péray.
Cette voie a été empruntée par 4 compagnie, VSP ; TA ; CFD ; CD
Voir photo du pont ci-joint. Arrière plan l'Ardèche et Château de Crussol.
Pont Valence vsp 002.jpg
CPA Pont Valence tramway VSP Col.Pmalfay
Modifié en dernier par Lavoie Desonmètre le 06 Juin 2011, 10:55, modifié 1 fois.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar POMidi
01 Mai 2011, 20:36

Merci de cette précision, Pierre de l'Ardèche.

Amicalement.

Pierre, d'en bas
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
05 Mai 2011, 10:59

Après les ponts du Rhône et celui du 1er mai, nous voici reparti sur une portion de ligne beaucoup moins pentue, traversant un plateau presque plat, comme ils peuvent l’être en Ardèche.
Notre petite locomotive à vapeur, est une130T Piguet N°4 de 22t à vide, mise en service en 1910, épaulée sur la ligne, par les N°5 et 6, puis rejoints par les N°1 et 7, toutes issues d’une lignée de 12 machines construites à Lyon, pour la Cie des T.A.
Notre vaillante bouillote apprécie ce faux plat qui lui permet de se refaire le timbre de voie bien évidemment.

Après 2,5 km, nouvel arrêt à la station du Fringuet. Une minute d’arrêt réglementaire. Toutefois si l’on se rapporte au cliché ci-dessous, celui-ci sera surement prolongé, car deux dames pour vingt messieurs fringants semblent poser pour la photo souvenir, peut être à l’occasion de l’ouverture de la ligne ?


Le Fringuet, station à 577m d’altitude, bizarrement desservie en 1927 et 1928, les mercredis et dimanches.
Selon deux documents horaires, trouvés aux Archives Départementales 07, libellées «Chemins de fer départementaux ; Chemin de fer de la Drôme ». Nous trouvons sur l’un, deux compagnies pour une même prestation ?
Le document de 1927, relève du Registre du commerce de Romans Drôme, mais aussi de la Seine
Il semblerait donc d’après cet horaire de 1927, qui correspond à l’année de mise en service de la ligne des Tramways électriques VSP, Valence – St Péray, que cette désserte Valence - St Péray – Le fringuet était assurée conjointement par les T.A. et C.D.

L’autre document horaire de 1928 seul le nom des Chemins de fer départementaux, figurent sur l’horaire. A cette période et depuis 1922 les CFD Vivarais Lozère, étaient les gestionnaires des T.A. et comptaient sur l’ouverture de la ligne VSP St Péray, pour déplacer leur tête de ligne de St Péray à Valence

Il semble aussi évident que les C.D., trouvèrent en 1927, un intérêt à prolonger leurs services jusqu’à St Péray à seulement 5 Km, c’était une ville toute proche de valence,: agréable, avec ses châteaux de Crussol et Beauregard, son thermalisme de bains résineux et ses vins renommés, de St Péray et Cornas. De plus sa gare PLM permettait la liaison entre les villes et villages, rive droite de la Vallée du Rhône.
Par contre, pourquoi le prolongement de cette prestation au de là de St Péray, sur 13 Km de ligne, très peu peuplée, difficile d’accès et loin de tout, sauf du célèbre restaurateur 3 étoiles Maurice Pic, à la côte du Pin ?
L’horaire mentionnait un seul train, qui arrivait au Fringuet à 12 h et redescendait à 12H10.
Cette interpénétration des réseaux était réglementaire, puisque lors de l’établissement de la ligne des Tramways électriques VSP, financée conjointement par les deux départements, l’intrusion des T.A. et C.D. était prévu au de là de leur terminus respectif.
A cette époque les CFD avaient mis en service, un Autorail Saurer sur leurs lignes en basse Ardèche, ils le transféreront en 1927 sur la nouvelle liaison Valence - St Péray - Vernoux, il pouvait être retourné sur la voie, comme les De Dion Bouton. Les temps de parcours étaient raccourcis de près de 15mm, et le repositionnement pour redescendre, à 10mm.

Cet autorail Saurer TM 22 de 55Cv à 2 essieux, mis en service en 1924, fonctionnait au benzol, « combustible liquide utilisé dans les moteurs à explosion; mélangé à l'alcool » le compartiment voyageur 2cl à 16 pl. assises, l’accès se faisait par la plateforme arrière, derrière le conducteur, le compartiment fourgon équipé de 4 strapontins, la capacité maximum de transport était de 30 personnes. La vitesse possible 50Km/heure. La caisse était Verte et crème
L’essieu avant un peu chahuté par la voie, fut remplacé en 1925 par un boggie.
A la fermeture de la ligne au voyageurs au 1er janvier 1929, cette autorail fut adjugé à la maison Worms qui le céda au Département d’Indre et Loire ou il rejoignit son frère TM 21.
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Re: Secondaires Ardéchois

Messagepar Lavoie Desonmètre
10 Mai 2011, 16:54

:debout: Attention au départ, prochain arrêt à 5 km. , Alboussière, environs 800 hab., nous sommes en Ardèche verte, dite aussi l’Ardèche au beurre, par contraste climatique et paysagé avec l’Ardèche à l’huile, plus au sud, aride et ensoleillée. Nous sommes à 500m d’altitude, le cadre est champêtre, loin des tumultes de la vallée du Rhône et des 50 000 hab. du bassin Valentinois qui n’est pourtant qu’à quelques 10 Km à vol d’oiseaux.
Nous ne sommes aussi qu’à 10 Km. de Lamastre mais à 20Km. par la route, sa gare fut tête de ligne de la section Tournon - Lamastre aux 1er temps des CFD, avant de le redevenir avec les CFV.
Mais pour l’instant nous sommes encore sur les T.A.L’arrivée en gare d’Alboussière se fait par un aiguillage triple desservant trois voies dont l’une en tiroir, est en bordure du bâtiment voyageur et du quai marchandises.
Le jour de notre voyage, de nombreux bidons, semble t il de lait, nous attendaient sur l’entrevoie qui faisait office de quai en terre battue.
C’est la première véritable gare depuis le départ, le bâtiment voyageur est très modeste et sans étage, très différent des bâtiments CFD, une halle marchandise plus imposante, avec quai haut non couvert y est accolée, un peu à l’écart un WC public, qui au vu de sa taille est très certainement mixte et à usages multiples. De l’autre coté des voies un château d’eau pour ravitailler les machines à vapeur, avant de poursuivre leur parcours en direction de Vernoux.
Alboussières T A gare x.jpg
Alboussiére gare WC Col Pmalfay
Alboussière T A.jpg
Alboussiére Aiguillage triple col Pmalfay
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