La lecture loyale de la prose de celui qui développe une autre idée que la sienne est
aussi partie prenante du "savoir lire" (pardon : de la "compétence lecture")... Quand je parle de
gauchisme culturel, je ne parle pas de gauchisme "tout court", de gauchisme "politique", mais de la parfaite réussite au sein de l'institution scolaire de l'entreprise "Gramsciste" (idéologique) menée sur plusieurs décennies par des militants obstinés et totalitaires, à l'aide de la technique traditionnelle des trotskystes : "l'entrisme". Ces derniers sont rompus dans l'art de placer au meilleur niveau et aux points clefs d'une institution leurs sbires — qui pis est, en l'occurrence, en mode indéboulonnable. Je sais de quoi je cause : "gauchiste", je l'ai été dans ma jeunesse... et j'adore la fameuse phrase de Guizot, homme politique du XIXè injustement controversé : "Si l'on n'est pas révolutionnaire à 20 ans, on n'a pas de cœur ; si on l'est toujours à trente, on n'a pas de tête".
Cela dit, il faut avouer que le terrain était plus que propice ! Puisque vous dites connaître le milieu enseignant, vous n'allez tout de même pas nier qu'il est, de façon écrasante, "de gauche", au point que l'idéologie qui va de pair coule de source dans ce milieu (qui a voté Hollande à + de 80%, si mes souvenirs sont bons, au sein duquel Mélenchon fait ses meilleurs scores et recrute le gros de ses troupes, milieu qui investit largement le monde "associatif" qui est aussi pour une large part une courroie de transmission idéologique et un instrument du combat "culturel" (toujours Gramci...) — et ainsi de suite). La fameuse "parité", l'équilibre démocratique, le débat
réellement contradictoire ? A l'E.N., c'est comme dans les médias... (ici :
punchline ).
Le plus grave est que tout ceci se répercute dans les classes, dès le plus jeune âge (maternelle), sous des formes vicieuses car enrobées de miel bienpensant... là encore : exemples à foison. Du reste, et pour une bonne part, ce sont désormais les "instructions" officielles... la boucle est ainsi parfaitement bouclée. Et le débat démocratique comme la responsabilité citoyenne les grands perdants de toute cette mascarade.
Quoi qu'il en soit : restent les classements internationaux, divers et variés sauf sur un point : le constat de l'effondrement complet du niveau de nos élèves, dans toutes les matières, malgré les sommes colossales dédiées à l'instruction publique dans notre pays. Érosion qui fut lente, puis qui s'est accélérée, et qui désormais confine au désastre. Et ce n'est pas une question de clavier, ou de SMS (et le Japon ? Et Singapour ? Et, et, et...).
Alors on peut dire : "je me démène avec mes élèves pour bien faire mon boulot", "je connais des enseignants très investis et dévoués qui pratiquent d'excellentes méthodes", " il ne manque pas de professeur de qualité et qui sont passionnés par leur métier", etc. Toutes choses
parfaitement vraies ici et là. Mais globalement... c'est Lénine qui le disait :
"les faits sont têtus". Et il serait urgentissime de se poser les bonnes questions.
Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. (La Rochefoucauld)