YanShe a écrit:Didier a écrit:Oh, les 35 heures, je ne les ai jamais connues !
À ton âge ?
Tu étais fonctionnaire ? Tu ne faisais déjà que 20h/semaine avant les lois Aubry ?
Non, pas le moins du monde !
Et puisqu'il faut bien un peu répondre, voici : je ne me suis jamais résolu au salariat — sans doute un reste de ma jeunesse "révolutionnaire", tendance
situ (Guizot, que j'adore citer à ce sujet : "Si l'on est pas révolutionnaire à 20 ans, on n'a pas de cœur ; si on l'est encore à trente, on n'a pas de tête"
).
Je ne me suis jamais résolu non plus à grimper dans le "système" scolaire, non pas par incapacité (j'étais un élève brillant, pardonnez-moi de le dire), mais par passion de la
vraie vie. La
schole (σχολή), c'est, à l'origine, le temps libre consacré à la culture, le sel de la vie ; ce n'est pas le rabâchage et l'apprentissage systématique de notions et concepts refroidis — pour ne pas dire
morts. Bref, dans mon jeune temps, j'ai fait
bohème d'abord pour ne me consacrer qu'à l'essentiel ; à fond, comme toujours ; et puis, le premier enfant venant, il a fallu assurer, et donc j'ai commencé une activité personnelle, qui est devenue de fil en aiguille (ce n'était pas mon idée première) une entreprise, une SSII comme on dit maintenant. Laquelle a prospéré pendant 40 ans à travers toutes les évolutions. Puis, ayant beaucoup trop donné (la santé s'en est ressentie), mes enfants élevés (et mes petits-enfants bien aidés aujourd'hui), j'ai choisi de reprendre toute ma liberté et de me consacrer à nouveau exclusivement (famille mis à part bien entendu) à mes plus authentiques passions : la pensée philosophique (pas la "philosophie", matière
scolaire par excellence) et le cheval, la musique et l'arc, le ball-trap ou la chasse et la peinture, les beaux-arts, la poésie, la littérature
et le petit train ; et j'en passe.
Désolé de m'étaler façon
Face de bouc, mais, en deux mots, voilà comment je peux le moins mal expliquer ce qui semble étonner, ou diriger vers de fausses pistes !
Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’il croit. (La Rochefoucauld)