par BMoret
21 Aoû 2008, 13:02
L'aérographe est un instrument de très haute précision qui permet d'obtenir un fini d'un niveau professionnel inaccessible au pinceau grâce à une vaporisation fine et régulière de la peinture. Il permet aussi de réaliser les patines les plus fines par l'application de voiles de peinture translucides.
Son utilisation exige du soin et de la rigueur, mais ce sont finalement des qualités propres à tout modéliste.
Simple ou double action ?
Un aérographe peut être à simple ou à double action. Avec un modèle simple action, vous ne pouvez jouer que sur le débit d'air grâce à la gâchette de commande. Le débit de peinture étant réglé à part avant de peindre.
Avec un modèle double action, une commande unique permet le réglage des débits d'air et de peinture. En appuyant sur la gâchette, on règle le débit d'air, en tirant la gâchette vers l'arrière, on règle très précisément le débit de peinture. Ces deux actions sont totalement indépendantes l'une de l'autre et peuvent se combiner au gré de l'utilisateur.
Les appareils à double action sont plus chers, mais aussi beaucoup plus souples à l'utilisation et permettent un contrôle parfait du mélange air/peinture.
On trouve chez AZTEK un aérographe à simple action à environ 50 €, idéal pour débuter.Ensuite, l'expérience venant, vous pourrez investir dans un modèle à double action, à buses interchangeables qui sont des appareils à la précision réellement stupéfiante. La firme PAASCHE avec les séries V et VLS propose d'excellents modèles pour une gamme de prix comprise entre 150 et 200 €, sans oublier tout un assortiment de pièces détachées garantissant ainsi la maintenance des appareils.
Les sources d'air
Un aérographe ne peut fonctionner sans une source d'air. Il en existe de deux sortes. Les bombes aérosols et les compresseurs.
Si les premières semblent pratiques, et d'un faible coût initial, l'usage prouve en fait le contraire. Ces bombes ne permettent qu'un travail intermittent et reviennent finalement très cher en se vidant très rapidement. Une bombe ne permettra pas de peindre plus d'une locomotive à vapeur et son tender par exemple. De plus, le débit d'air décroît proportionnellement avec l'usure de la bombe, et donne une qualité de pulvérisation très irrégulière, incompatible avec un travail soigné. L'utilisation de ces bombes peut se justifier à la rigueur avec un aérographe type AZTEK, comme première expérience et en attendant l'achat d'un compresseur.
En effet, seule l'utilisation d'un compresseur révélera finalement toutes les possibilités de votre aérographe, même bas de gamme.
Les compresseurs à membranes continus sont les moins chers, on en trouve à partir de 130 €, mais l'absence de cuve entraîne un débit d'air saccadé qui réduit leur utilisation à de petits travaux, d'autant qu'ils ont la fâcheuse tendance à produire rapidement un air humide. L'arrivée de fines gouttelettes d'eau à la surface de votre modèle en cours de peinture est alors une véritable catastrophe.
Les compresseurs à cuve sont donc assurément les meilleurs, et justifient pleinement un investissement compris entre 300 et 430 € pour des modèles parfaitement adaptés au travail de l'aérographe, comme les modèles proposés par JF.air.
Dans ce cas, un compresseur silencieux de type réfrigérateur alimente en air un réservoir de 1 à 5 litres suivant les modèles et maintient automatiquement une pression interne d'environ 8kg/cm². C'est cette réserve d'air qui alimente alors l'aérographe avec un rapport débit/pression constant et réglable en fonction des différents travaux à réaliser.
Il existe aussi des appareils de même type, plus bruyant, mais beaucoup plus abordables, comme les modèles PRODIF disponibles à partir de 150 €.
Quoi qu'il en soit, il est donc préférable dans le cas d'un premier équipement d'investir dans l'achat d'un compresseur à cuve et d'un petit aérographe simple effet, plutôt que dans un aérographe à double effet piloté par un compresseur bas de gamme à membrane, ou des bombes.
La cabine de peinture
Dans le cas de l'utilisation d'un aérographe, il est pratiquement nécessaire de se doter d'une cabine de peinture, ou d'une hotte aspirante. En effet, l'aérographe disperse un important brouillard de peinture et de solvant dont les fines particules sont tout aussi nocives pour les bronches de l'opérateur que pour le modèle en se déposant à la surface encore humide de la peinture fraîche.
Il existe dans le commerce des hottes parfaitement efficaces, mais il est aussi possible de réaliser soi même cet équipement en contreplaqué, en utilisant comme système d'aspiration/filtration un simple aspirateur domestique.
La cabine de peinture devra être complétée par un outillage de service dont la fonction sera d'assurer le maintient des pièces durant les opérations de peinture, jusqu'à leur complet séchage. En ce qui concerne ces accessoires, le bon sens et l'expérience devront vous guider. En effet, chaque pièce à peindre exige un montage spécifique, souvent même un ordre de peinture particulier. Il est alors difficile de prévoir une fois pour toutes des outils de maintient vraiment universels. Nous sommes ici au royaume du fil de fer !
La cuve à ultrasons
Le fonctionnement correct d'un aérographe exige un nettoyage régulier et approfondi avec un démontage complet de l'appareil à chacune de ses utilisations.
La cuve à ultrasons permet d'effectuer ce travail d'entretient simplement et efficacement. Cet appareil est constitué d'une cuve en inox contenant un mélange d'eau et de liquide vaisselle. Un quartz placé sous la cuve va générer des ultrasons provocant un mouvement vibratoire des molécules d'eau qui va permettre un nettoyage en douceur, sans abrasion, ni aucun risque de détérioration du matériel plongé dans la cuve. Les opticiens se servent d'ailleurs de cette technique pour le nettoyage des lunettes.
La cuve sera aussi très utile pour le nettoyage des modèles, en permettant par exemple d'éliminer toute trace de flux de soudure dans les plus infimes recoins du modèle, souvent inaccessibles autrement.
On trouve maintenant ce genre d'appareil à partir de 120 € environ.
Cap à l'Ouest !