canari a écrit:Bonjour,
pour notre conducteur d' autobus volant .
Ce matin je faisais des ronds dans l' eau avec JOSHUA le bateau de Bernard Moitessier lorsque nous apercevons des ronds dans le ciel . Étonnant, des explications Domi ?
Patrick qui continu à faire des ronds dans l' eau au large de Pornic .
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Ha ! Pour moi, pas d'explication autre que celle suggérée ci-dessus par Burlington. En effet cela ressemble à des traînées de condensation produites par des avions de chasse se livrant à du combat tournoyant. Étonnant d'ailleurs que ce dernier se pratique toujours, à l'ère de l'électronique prenant le pas sur le combat "manuel" avec les flottes de la marine et de l'armée de l'air composées de façon de plus en plus exclusive de Rafale et/ou des dernières productions de Mirage 2000...
Et ça me rappelle la chance que j'avais eue il y a une trentaine d'années : faire un tour en "backseat" sur un Mirage F1 biplace, pour effectuer le type même de mission qui m'aurait le plus intéressé si dans l'armée j'avais été pilote de chasse : décoller et monter plein pot à 40000 bottes pour intercepter des assaillants (lesquels, ce jour-là, étaient incarnés par des Mirage V de la base de Colmar, maintenant fermée depuis longtemps...).
Et c'est parti pour se maillocher dans tous les sens entre 25000 et 45000', entre Mach 0,5 et Mach 0,98 (attention à ne pas péter les vitres des riverains en laissant inconsciemment filer le Mach au delà de 1, histoire d'être invité à prendre le café chez le colon de la base au retour du vol..
). Et j'étais content, j'avais même réussi à indiquer à mon cocher les trainées de condensation des assaillants, lui permettant de se positionner correctement par rapport à eux...
Et une fois tout ce petit monde prestement "abattu" (enfin, bon, pour être honnête, je ne sais plus quel avait été le résultat du match : si ça se trouve ça avait peut-être été nous qui avions été envoyés ad-patres.
), mon cocher m'a filé le bout de bois et m'a dit "Ok, tâte la bête si tu veux". Wow !!
Et moi : "Je peux faire un tonneau lent ?" "Ouais, vas-y". Et moi de tirer sur le manche pour afficher 10° d'assiette, comme j'avais appris à le faire sur les Cap10 et Fouga de ma formation initiale. Et là je sens l'anti-G qui se gonfle et je vois l'altimètre qui commence à faire le ventilateur (nous étions à M 0,9 et des broquilles)...
Bref, beaucoup plus simple que sur les avions précités : tu gardes juste ton assiette de vitesse croisière, de l'ordre de 2°, et tu mets juste du manche en gauchissement, même pas besoin de conjuguer avec le palonnier (commande de la gouverne de direction)...
Et ensuite, le gars, super sympa, m'a proposé de garder les commandes pendant toute la descente pour le retour de la base de Reims (disparue elle aussi depuis), et me les a reprises à 500' pour l'atterrissage. En configuration lisse et "légère" (comprendre avec les "colis" sous les ailes livrés à leurs destinataires et une masse de fuel correspondant à une fin de vol), j'avais trouvé cet avion sein et facile, à condition de respecter les paramètres de vol (vitesse, incidence, régime moteur associé) de façon scrupuleuse. Et si mon cocher avait eu par exemple une incapacité physique l'empêchant de nous ramener à la maison, je pense que mon idée aurait été plus de ramener la bête par terre sur la piste et si possible en un seul morceau (les vitesses et assiettes pratiquées en approche sur ce genre d'avion étant inhabituelles pour le pilote de turboprops que j'étais alors, et de plus je n'avais pas l'habitude de piloter depuis la place arrière), plutôt que d'actionner mon siège éjectable, condamnant mon cocher à une mort certaine et risquant de transformer une des baraques du coin en cratère fumant.
Surtout qu'il aurait ensuite fallu que j'explique ce que je foutais à bord de cet avion dans lequel je n'étais pas habilité à prendre place, ce vol s'étant fait en loucedé...
Bref, le Mirage F1, toujours une belle production de l'immense Marcel Dassault, qui disait que "pour qu'un avion vole bien il faut qu'il soit beau"...
(Ce qui d'ailleurs était faux, si par exemple on considère l'étrange et assez .... déconcertant Blohm und Voss BV-141 qui malgré sa silhouette que Picasso n'aurait pas reniée, volait très bien et d'une façon très saine...
) Très heureux d'avoir pu tâter la bête de près (surtout que l'année d'après j'ai pu remettre cela..
).
Mais pas de regret de n'a pas avoir été pilote de chasse, déjà à l'époque les gus n'effectuaient que 180 heures par an, et passaient plus de temps dans les abris anti-atomiques (les célèbres "AP60" pour ceux d'entre vous qui avez fait votre armée dans l'AA
) lors d'exercices à la con que dans leurs cockpits..
Bon, désolé de vous avoir bassiné avec mes souvenirs d'ancien combattant devenu un peu gaga...
Domi
"La termitière future m'épouvante. Et je hais leur vertu de robots."